(Lima) Au moins 17 personnes sont mortes lundi à Juliaca, dans le sud du Pérou, lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants réclamant le départ de la présidente Dina Boluarte, selon le Défenseur du peuple (médiateur local).

« Nous avons confirmé 17 décès aujourd’hui à Puno lors d’affrontements avec les forces de l’ordre dans les environs de l’aéroport de Juliaca », dans la région aymara (peuple amérindien) de Puno, a déclaré à l’AFP une source du bureau du médiateur, faisant également état de plus d’une trentaine de blessés.

Les victimes présentent des blessures par balle, a déclaré un responsable de l’hôpital Carlos Monge de Juliaca où elles ont été emmenées.

Les affrontements ont éclaté alors que les manifestants tentaient d’envahir l’aéroport de Juliaca, situé à environ 1300 km au sud de Lima, dans la région de Puno. Cet aéroport avait déjà fait l’objet d’une tentative d’assaut samedi.

  • Des affrontements au Pérou entre forces de l’ordre et manifestants réclamant le départ de la présidente Dina Boluarte ont fait au moins 17 morts lundi, à Juliaca, dans le sud-est du pays, a annoncé le Défenseur du peuple, médiateur local.

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    Des affrontements au Pérou entre forces de l’ordre et manifestants réclamant le départ de la présidente Dina Boluarte ont fait au moins 17 morts lundi, à Juliaca, dans le sud-est du pays, a annoncé le Défenseur du peuple, médiateur local.

  • Les affrontements ont éclaté lors d’une tentative d’invasion de l’aéroport de Juliaca, a déclaré à l’AFP une source du bureau du médiateur sous couvert d’anonymat.

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    Les affrontements ont éclaté lors d’une tentative d’invasion de l’aéroport de Juliaca, a déclaré à l’AFP une source du bureau du médiateur sous couvert d’anonymat.

  • Des manifestants viennent en aide à un homme blessé pendant les affrontements avec les forces de l’ordre péruviennes à Juliaca.

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    Des manifestants viennent en aide à un homme blessé pendant les affrontements avec les forces de l’ordre péruviennes à Juliaca.

  • La ville de Juliaca est située dans la région de Puno, l’épicentre des protestations dans le pays. Une grève illimitée y est en vigueur depuis mercredi dernier.

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    La ville de Juliaca est située dans la région de Puno, l’épicentre des protestations dans le pays. Une grève illimitée y est en vigueur depuis mercredi dernier.

  • Les protestataires réclament la démission de Dina Boluarte – arrivée à la tête du pays après la destitution début décembre du socialiste Pedro Castillo –, un nouveau Parlement et la tenue immédiate d’élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.

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    Les protestataires réclament la démission de Dina Boluarte – arrivée à la tête du pays après la destitution début décembre du socialiste Pedro Castillo –, un nouveau Parlement et la tenue immédiate d’élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.

  • Les manifestations ont commencé après la destitution par le Parlement puis l’arrestation le 7 décembre de M. Castillo, à la suite de sa tentative de dissolution du Parlement qualifiée de « coup d’État ». Les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait jusqu’à présent 27 morts.

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    Les manifestations ont commencé après la destitution par le Parlement puis l’arrestation le 7 décembre de M. Castillo, à la suite de sa tentative de dissolution du Parlement qualifiée de « coup d’État ». Les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait jusqu’à présent 27 morts.

  • Plus tôt dans la journée, des centaines de protestataires se sont rassemblés sur la place centrale de la ville de Puno, à quelques kilomètres au sud de Juliaca.

    PHOTO JUAN CARLOS CISNEROS, AGENCE FRANCE-PRESSE

    Plus tôt dans la journée, des centaines de protestataires se sont rassemblés sur la place centrale de la ville de Puno, à quelques kilomètres au sud de Juliaca.

  • En périphérie du rassemblement, les forces de l’ordre péruviennes forment les rangs devant leur poste de Puno.

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    En périphérie du rassemblement, les forces de l’ordre péruviennes forment les rangs devant leur poste de Puno.

  • Lundi, le ministère de l’Intérieur du Pérou a annoncé une interdiction d’entrée sur son territoire contre l’ancien président bolivien Evo Morales, l’accusant de « mener des activités de prosélytisme politique ». Morales a exprimé son soutien aux manifestations réclamant le départ de Dina Boluarte, notamment celles de la région de Puno, non loin de la Bolivie.

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    Lundi, le ministère de l’Intérieur du Pérou a annoncé une interdiction d’entrée sur son territoire contre l’ancien président bolivien Evo Morales, l’accusant de « mener des activités de prosélytisme politique ». Morales a exprimé son soutien aux manifestations réclamant le départ de Dina Boluarte, notamment celles de la région de Puno, non loin de la Bolivie.

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« Aujourd’hui, plus de 9000 personnes se sont approchées de l’aéroport de Juliaca et environ 2000 d’entre elles ont lancé une attaque sans merci contre la police et les installations, utilisant des armes improvisées », a déclaré à la presse le président du Conseil des ministres péruvien Alberto Otarola, évoquant une « situation extrême ».

« Le peuple ne t’aime pas ! »

« Messieurs les policiers nous ont tiré dessus », a raconté à l’AFP un manifestant. « Nous demandons à Madame Dina qu’elle démissionne. Accepte le fait que le peuple ne t’aime pas ! » a-t-il lancé.

« Ce qui se déroule est un massacre entre Péruviens, je demande le calme, ne vous exposez pas », s’est exclamé le maire de Juliaca, Oscar Caceres, dans un appel passé à la population sur la radio locale La Decana.

Ces nouveaux décès portent à 39 personnes le nombre de personnes mortes au cours des manifestations antigouvernementales en près d’un mois de protestations au Pérou, pays plongé dans une grave crise institutionnelle et politique.

Les manifestants réclament la démission de Dina Boluarte, arrivée à la tête du pays après la destitution en décembre du socialiste Pedro Castillo. Ils exigent aussi un nouveau Parlement et la tenue immédiate d’élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.

La région de Puno, frontalière avec la Bolivie, est l’épicentre des protestations dans le pays. Une grève illimitée y a lieu depuis le 4 janvier. Il s’agit également du point de départ d’une marche organisée par plusieurs collectifs de citoyens et de paysans, dont l’arrivée dans la capitale Lima est prévue aux environs du 12 janvier.

Les manifestations ont commencé après la destitution par le Parlement puis l’arrestation le 7 décembre de M. Castillo, à la suite de sa tentative de dissolution du Parlement, qualifiée de « coup d’État » par ses adversaires politiques.

Lundi, le Pérou a interdit l’entrée sur son territoire à l’ancien président bolivien Evo Morales pour son « intervention » dans les affaires politiques internes du pays.

L’ancien président bolivien a été actif dans la politique péruvienne depuis l’arrivée au pouvoir de Pedro Castillo, en juillet 2021, et jusqu’à son éviction le 7 décembre.  

Depuis, M. Morales a exprimé son soutien aux manifestations réclamant le départ de Dina Boluarte, et notamment à celles qui ont lieu dans la région de Puno, qu’il a visitée en novembre dernier. La droite péruvienne l’accuse de pousser le sud du pays à faire sécession pour se faire annexer par la Bolivie.

Dina Boluarte est la sixième personne à occuper la présidence en cinq ans, dans un pays qui connaît une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption.