La guérilla des FARC a ordonné ce dimanche à ses unités de «cesser toute action de caractère offensif», et libéré un militaire colombien, alors que les discussions de paix se poursuivent à La Havane.

«Ce 20 juillet à minuit entre en vigueur l'ordre de cesser toute action de caractère offensif contre les forces armées de l'État ainsi que contre les infrastructures publiques et privées», ont annoncé les Forces armées révolutionnaires de Colombie dans un communiqué publié sur le site pazfarc.org.

La guérilla prévient que les unités des FARC «auront en cas d'attaque le droit à la légitime défense».

Le cessez-le-feu «de caractère humanitaire, constitue un nouveau geste de notre part dans le but de trouver avec le gouvernement des formules de plus en plus efficaces de désescalade du conflit», ont ajouté les FARC.

Cette annonce intervient alors qu'un militaire colombien, le sous-lieutenant Cristian Moscoso, otage des FARC depuis le 7 juillet, a été libéré dimanche.

«Le lieutenant Moscoso est libre et il va bien», a écrit le président colombien sur Twitter à l'issue d'une opération humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a mobilisé deux hélicoptères.

Le gouvernement colombien, qui avait lancé une nouvelle offensive, s'est engagé à répondre au cessez-le-feu unilatéral des FARC par une désescalade.

Cristian Moscoso, 26 ans, avait été enlevé le 7 juillet lors d'une attaque des FARC contre une escorte de l'armée qui accompagnait un convoi de douze camions transportant du pétrole dans le département de Putumayo (sud).

Un militaire avait été tué et deux autres avaient été blessés dans l'attaque.

Le gouvernement colombien et la guérilla des FARC avaient annoncé dimanche dernier à La Havane un accord portant sur la désescalade du conflit et prévoyant une réduction des opérations de l'armée pour la première fois depuis l'ouverture de pourparlers de paix fin 2012.

Des délégations des deux parties mènent des pourparlers de paix à La Havane, parrainés par la Norvège et Cuba.

Des trêves précédentes observées par la guérilla se sont succédé depuis les années 1980, à chaque fois sans succès.

Dernier exemple en date, le cessez-le-feu unilatéral des FARC entamé en décembre dernier, puis rompu en mai avec une série d'attaques de chaque camp.

La perspective d'un cessez-le-feu bilatéral commence toutefois à prendre corps.

Le conflit armé en Colombie a fait officiellement en un demi-siècle quelque 220 000 morts et provoqué le déplacement de six millions de personnes.