Invoquant la vétusté de leurs outils de travail, des employés cubains rechignent à être payés selon leur production, dans le cadre d'une réforme phare du gouvernement de Raul Castro qui, depuis un an, peine à se mettre en place, a rapporté lundi la presse cubaine.

«Pour certains travailleurs d'une fabrique de chocolat à Baracoa, un système de paiement basé sur la production n'est pas très attrayant dans un contexte économique où fonctionnent des machines datant de 1963 et où font parfois défaut les matières premières», écrit le journal Trabajadores.

Les travailleurs de cette entreprise publique déplorent que le nouveau système de paiement ait été mis en place par leur direction sans consultation avec eux.

Cette réforme salariale, qui vise «à payer plus ceux qui produisent plus», est l'une des mesures phares décidées par le président Raul Castro en février 2008 pour stimuler la production et relancer l'économie exsangue du pays.

Cette mesure, qui rompt avec le dogme communiste de l'égalité salariale, n'est cependant entrée en vigueur qu'un an plus tard, en raison de «problèmes techniques» et de «lourdeurs bureaucratiques», selon la presse.

«Et ce n'est toujours pas une réalité dans de nombreux centres de travail où il manque un suivi de la part des organismes supérieurs», a souligné le ministère du Travail, cité lundi par Trabajadores.

Le journal note cependant que pour des Cubains travaillant par exemple dans la récolte du café ou du cacao, la mesure est accueillie favorablement. Le seul problème étant parfois la «qualité du travail» et des journées qui se prolongent au delà de huit heures.

Fin mars, le nouveau système avait bénéficié à 1,2 million de travailleurs sur une population active de 4,8 millions de personnes, selon le ministère du Travail.