(Genève) L’Organisation mondiale de la santé est informée fréquemment sur l’épizootie de grippe aviaire aux États-Unis, le seul pays pour l’heure où des vaches laitières ont été infectées, a expliqué mardi une responsable de l’organisation.

« Nous recevons des informations et nous recevons en fait des mises à jour presque quotidiennes » des centres américains avec lesquels collabore l’OMS, a déclaré la docteure Wenqing Zhang, qui dirige le programme mondial de la grippe à l’OMS, au cours du breffage régulier de l’ONU à Genève.

Elle était pressée de questions par les reporters, des critiques s’étant faites ces derniers jours sur le manque de transparence des autorités américaines.  

La docteur Zhang a souligné que les études sérologiques sont en cours « mais peuvent prendre du temps » et elle a insisté sur le fait que les données tirées du séquençage génétique « sont disponibles, certaines ayant été mises à dispositions très tôt ».

Qui plus est, « les données du séquençage génétique du cas humain ont été immédiatement mises à disposition », a-t-elle insisté.

« Le fait que cela ait été détecté, que nous soyons informés d’un cas individuel quelque part dans une ferme, cela démontre que la surveillance fonctionne », a renchéri Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS.

Elle a confirmé les conclusions des autorités américaines, qui estiment que le lait vendu en magasin est « sûr » et que la pasteurisation tue bien le virus présent dans le lait.

Un foyer de grippe aviaire s’est propagé depuis plusieurs semaines dans les troupeaux de vaches laitières, aux États-Unis, le seul touché pour l’instant. Une personne travaillant dans une ferme laitière affectée a été infectée mais n’a présenté que des symptômes légers.

Les experts s’inquiètent du nombre croissant de mammifères infectés par la maladie, même si les cas chez les humains restent très rares.  

Il n’y a pas de preuves de transmission d’humain à humain pour l’heure, mais les scientifiques craignent qu’une forte circulation ne facilite une mutation du virus qui lui permettrait de passer d’un humain à un autre.

Comme le virus est transporté en particulier par des oiseaux migratoires, « le risque existe certainement que les vaches d’autres pays soient infectées », a indiqué la responsable de l’OMS.

Pour l’heure, on estime que l’infection originelle vient des oiseaux, mais aux États-Unis on essaye encore de déterminer s’il y a eu ou non transmission de vache à vache.