(Washington) « Ce n’est pas une tragédie lointaine » : les États-Unis comptent désormais au moins 11 ressortissants tués dans l’attaque du Hamas, ainsi que de probables otages, et ont répété encore une fois lundi leur soutien à Israël, joignant leur voix à celles de leurs alliés européens.

L’Allemagne, les États-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni « soutiendront les efforts d’Israël pour se défendre » et condamnent « sans ambiguïté possible le Hamas », selon un rare communiqué commun publié après un entretien des dirigeants des cinq pays.

« Nous tous reconnaissons les aspirations légitimes du peuple palestinien et nous estimons que les Israéliens et les Palestiniens ont droit, dans la même mesure, à la justice et à la liberté. Mais ne nous leurrons pas : le Hamas ne représente pas ces aspirations », estiment le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et le premier ministre britannique Rishi Sunak, dans ce texte diffusé par la Maison-Blanche.

Dans la version initialement diffusée par la France du communiqué, les cinq puissances appellent « les autres groupes extrémistes, ou tout État qui pourrait chercher à profiter de la situation, en particulier l’Iran, à ne pas chercher à exploiter cette situation à d’autres fins, ni à étendre le conflit au-delà de Gaza ».

L’Élysée a plus tard modifié son communiqué afin de s’aligner sur la version des autres capitales, qui ne mentionne pas l’Iran.

L’ordre de déployer en Méditerranée orientale le groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford, plus gros navire de guerre du monde, montre aux groupes armés soutenus par l’Iran, qu’ils ne devraient « pas douter de l’engagement des États-Unis à soutenir la défense d’Israël », a fait savoir un haut responsable militaire américain.

Les États-Unis n’ont toutefois « aucune intention » d’envoyer des troupes sur place, a précisé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

Concernant l’Iran, les États-Unis « n’ont pas vu de preuve solide et tangible d’une implication directe de l’Iran » dans l’offensive déclenchée samedi par le Hamas, a dit ce porte-parole.

Il n’en a pas moins estimé qu’il y avait un « degré de complicité » du régime de Téhéran, en raison du soutien de longue date apporté par ce dernier au groupe islamiste palestinien.

Dans un communiqué, Joe Biden a jugé « probable » que des « citoyens américains se trouvent parmi les personnes retenues » par le groupe islamiste palestinien, qui a menacé lundi d’exécuter des otages.

Le démocrate de 80 ans, avant de s’exprimer publiquement mardi à la Maison-Blanche à propos de ces attaques, a par ailleurs indiqué que le nombre d’Américains tués par le Hamas s’élevait désormais au moins à 11.

« Nous nous rappelons la souffrance d’être attaqués par des terroristes chez nous, et les Américains dans tout le pays sont unis face à ces actions horribles qui ont à nouveau coûté des vies américaines innocentes », a déclaré le président américain, en annonçant ce nouveau bilan « déchirant ».

Le chiffre pourrait évoluer : le gouvernement américain restait lundi sans nouvelles de certains de ses ressortissants.

« Ce n’est pas une tragédie lointaine », a encore commenté Joe Biden, alors que la Maison-Blanche sera éclairée lundi soir aux couleurs du drapeau israélien.

Il a indiqué que les forces de police avaient « augmenté la sécurité » autour de lieux où se rassemble la communauté juive aux États-Unis.