(George) L’espoir s’amenuise de retrouver encore 38 ouvriers sud-africains pris au piège dans les décombres d’un immeuble en construction qui s’est effondré lundi, malgré les efforts sans relâche des secouristes engagés dans une course contre la montre.

Sur les 75 personnes qui se trouvaient dans le bâtiment au moment de son effondrement inexpliqué, lundi peu après 14 h à George, sur la côte sud du pays, 37 ont pu être dégagées des décombres, dont huit sont mortes, selon la municipalité.

Sur les 29 survivants, 16 sont grièvement blessées et le pronostic vital est engagé pour six autres.

Le bilan est resté inchangé pendant une bonne partie de la journée, jusqu’à ce que les autorités annoncent mercredi dans la soirée avoir récupéré un huitième cadavre. Trente-huit ouvriers sont toujours portés disparus.

Plus de 200 secouristes sondent et découpent des tonnes de béton sans discontinuer depuis plus de 48 heures, dans l’espoir de retrouver d’autres survivants.  

Les autorités ont rappelé mercredi que c’est généralement dans les trois premiers jours que les opérations de sauvetage permettent de retrouver des survivants. Ensuite, retrouver des rescapés tient de plus en plus du miracle.  

Le maire de George, Leon Van Wyk, a indiqué à la télévision nationale SABC que les opérations allaient entrer jeudi dans une phase de « récupération des corps » et « non plus de sauvetage ».

« Tandis que les efforts des secours vont se poursuivre pendant la nuit, les équipes vont désormais recourir à des brise-béton plus puissants et des camions supplémentaires pour dégager les gravats du site afin de libérer les personnes encore ensevelies », a fait savoir la municipalité dans un communiqué.  

Sortir « les gars » des gravats

Dans la nuit de mardi à mercredi, deux personnes avaient pu être extraites des gravats, sous les applaudissements des secouristes, avant d’être hospitalisées, a constaté l’AFP.  

La première a été dégagée d’un trou creusé dans les gravats et placée sur un brancard. Une autre a été récupérée et enveloppée dans une couverture, sous le regard de dizaines de voisins et proches, derrière le périmètre de sécurité.

Moses Malala, contremaître sur le chantier, a été hospitalisé lundi mais est revenu sur place quelques heures plus tard pour aider à sortir ses « gars » des gravats.

Il raconte à l’AFP avoir entendu un bruit terrible, alors qu’il travaillait sur le toit, puis avoir glissé le long de cette pente pour atterrir sur le côté du chantier.  

« Mon pied a commencé à glisser. J’étais au sommet du toit et j’ai commencé à descendre la pente », raconte-t-il, affirmant avoir vu ses « gars descendre le plus vite possible vers le rez-de-chaussée parce que le bâtiment commençait à tomber d’un côté d’abord ».  

Depuis lundi « je suis ici, sur le site, on veut dégager nos proches, nos frères et sœurs. Certains, on les retrouve vivants, d’autres sont morts », dit-il.

Mardi soir, des responsables religieux et simples croyants se sont rendus, pour y prier, à la mairie, où les proches des disparus attendent fiévreusement des nouvelles, à l’abri des regards.  

Hommes, femmes et enfants ont entonné des chœurs à plusieurs voix, typiquement sud-africains, pour les réconforter. « On est venu prier pour ceux pris dans l’accident, mais aussi pour apporter un soutien spirituel aux familles », a expliqué à l’AFP le révérend Siyanda Sijela.