(Washington) Les États-Unis ont maintenu lundi leurs accusations selon lesquelles le Rwanda est à l’origine d’un bombardement meurtrier vendredi sur un camp de déplacés dans l’est de la République démocratique du Congo, et exigé que les responsables soient traduits en justice.

Au moins neuf personnes ont été tuées et des dizaines blessées vendredi dans un bombardement qui a touché un camp de déplacés de la périphérie de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, où des combats opposent les forces gouvernementales au mouvement rebelle M23 soutenu par le Rwanda.

Le Rwanda a réagi samedi à cette accusation en la qualifiant de « ridicule » et d’« absurde ».  

Interrogé sur le fait de savoir si les États-Unis maintenaient leur accusation, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a répondu : « Absolument ».

« Le gouvernement du Rwanda doit enquêter sur cet acte odieux et demander des comptes à tous les responsables. C’est ce que nous leur avons fait comprendre », a-t-il affirmé à la presse.

Les États-Unis affirment depuis longtemps, comme Kinshasa, que la rébellion du M23 est soutenue par le Rwanda. Mais l’accusation par Washington d’une implication directe de Kigali est inhabituelle.  

Le Rwanda de son côté réclame une action contre des combattants hutus réfugiés en RDC et suspectés d’être liés aux auteurs du génocide rwandais qui a principalement visé les Tutsis il y a trente ans.

Les États-Unis ont tenté à plusieurs reprises de servir de médiateur entre les deux parties, et la directrice du renseignement national américain, Avril Haines, s’est rendue en novembre en RDC et au Rwanda.  

Le secrétaire d’État Antony Blinken a rencontré le président rwandais Paul Kagame en janvier dernier.