(Genève) L’ONU a demandé des investigations rapides et des mesures « urgentes et décisives » pour éviter de nouveaux drames comme le naufrage d’un bateau chargé de migrants au large de la Grèce, qui pourrait avoir coûté la vie à des centaines de personnes.

« Il est clair que l’approche actuelle de la Méditerranée ne fonctionne pas. Année après année, elle continue d’être la route migratoire la plus dangereuse au monde, avec le taux de mortalité le plus élevé », a déclaré Federico Soda, directeur pour le Département des urgences de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué commun avec la Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

Les États doivent se mettre d’accord pour rassembler et combler les lacunes en matière de recherche et de sauvetage, mais aussi de débarquement rapide et de la mise en œuvre de voies migratoires régulières et sûres, insiste-t-il.

Compte tenu de l’augmentation des mouvements de réfugiés et de migrants en Méditerranée, des efforts collectifs, y compris une plus grande coordination entre tous les États méditerranéens, la solidarité et le partage des responsabilités sont essentiels, a insisté Gillian Triggs, haut responsable du HCR responsable pour la protection.

« Cela comprend un accord sur un mécanisme régional de débarquement et de redistribution des personnes qui arrivent par la mer, que nous continuons de défendre », a-t-il insisté.

« Il doit avoir une enquête approfondie sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette tragédie. Et j’espère que nous pourrons trouver des réponses et apprendre de l’expérience », a souligné Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.  

« Ce qui s’est passé mercredi souligne la nécessité d’enquêter sur les passeurs et les trafiquants d’êtres humains et de veiller à ce qu’ils soient traduits en justice », a-t-il ajouté.

Au-delà des passeurs et trafiquants, l’Agence de surveillance des frontières européennes Frontex a été mise en cause tout comme la Grèce, mais aussi les pays européens accusés de ne pas faire assez pour éviter ces drames.

Soixante-dix-huit corps ont jusqu’ici été retrouvés en mer au large des côtes de la péninsule du Péloponnèse, selon les gardes-côtes grecs et 104 personnes ont pu être secourues à temps.

L’OIM a dit « redouter que des centaines de personnes supplémentaires » se soient noyées « dans l’une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ».  

Le porte-parole du gouvernement grec, Ilias Siakantaris, avait assuré mercredi que des informations non confirmées faisaient état de 750 personnes à bord du chalutier.