(La Havane) Cuba a accusé mardi les États-Unis d’« interventionnisme et d’ingérence », après la publication du rapport annuel du département d’État américain sur les droits de la personne qui dénonce les peines de prison à l’encontre des participants aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021.  

« Les calomnies contre Cuba de la part du gouvernement des États-Unis dans son rapport 2022 sur les droits de la personne sont inacceptables », a réagi sur Twitter le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez.

« Avec son histoire honteuse de violations (des droits de la personne) et d’abus envers ses propres citoyens, il devrait s’abstenir de stigmatiser les autres », a poursuivi M. Rodriguez. « Ils tentent en vain de dissimuler leur attitude d’interventionnisme et d’ingérence », a-t-il ajouté.

Le département d’État américain a publié lundi son rapport annuel sur les droits de la personne dans lequel il qualifie notamment Cuba d’« État autoritaire ». Le texte dénonce des « exécutions illégales et arbitraires », des « actes de torture et traitements cruels » envers les dissidents et les manifestants emprisonnés.

Lors de la présentation du rapport, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a dénoncé les « peines de prison draconiennes » prononcées contre « des centaines de personnes qui ont manifesté pour leurs droits ».  

Les 11 et 12 juillet 2021, des milliers de Cubains sont descendus dans la rue de l’île aux cris de « Liberté » et « Nous avons faim ».

Ces manifestations inédites ont fait un mort, des dizaines de blessés et plus d’un millier de personnes ont été arrêtées, selon l’organisation de défense des droits de la personne Cubalex, basée à Miami.  

Selon les autorités, au moins 490 manifestants ont été définitivement condamnés, parfois à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison. Des organisations de défense des droits de la personne estiment que quelques dizaines d’entre eux attendent toujours leur condamnation définitive.

Le gouvernement cubain, qui dénonce régulièrement les sanctions américaines et le renforcement de l’embargo contre l’île communiste en vigueur depuis 1962, affirme que les manifestations de juillet 2021 ont été orchestrées depuis Washington.