(Istres) Plus de 500 soldats sont partis mardi après-midi de la base aérienne d’Istres, dans le sud de la France, à destination de la Roumanie, afin de renforcer le dispositif de l’OTAN dans la région, a-t-on appris auprès de l’armée.

Parmi les militaires français déployés, des fantassins, des chasseurs alpins, des tankistes et une compagnie de soldats belges.

« Notre présence doit rassurer nos alliés sur place, c’est le sens stratégique de notre déploiement », a assuré le général Paul Sanzey, commandant de la 27e brigade d’infanterie de montagne (BIM).

« On va dans une base de l’OTAN et donc on n’a pas pour mission de mettre un pied en Ukraine. Pour l’instant on ne va pas être sur le front du tout. On fera notre mission de présence », a expliqué devant la presse le lieutenant Thomas.

PHOTO JEFF PACHOUD, AGENCE FRANCE-PRESSE

Ce déploiement de soldats français dans le cadre d’opérations de l’OTAN a été annoncé avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dès le 19 janvier, par Emmanuel Macron. Vendredi à Bruxelles, le président français a annoncé qu’il allait l’« accélérer ».

Il doit permettre de « prédisposer des forces aux frontières de l’OTAN : évidemment face à l’Est, et pour répondre à la situation qui d’une manière ou d’une autre menace l’Europe », a commenté le capitaine Frédéric.

Interrogé sur la mission des soldats en Roumanie, le général Sanzey a répondu : « j’ai dit aux soldats avec une pointe de sourire qu’on n’est pas là pour distribuer des couvertures […], on est plutôt là pour faire parler les armes si nécessaire ».

PHOTO THIBAUD MORITZ, AGENCE FRANCE-PRESSE

Dans un rare message aux armées lundi soir, Emmanuel Macron avait dit « compter » sur leur « grande vigilance » et leur « retenue nécessaire lors des possibles interférences » dans le conflit russo-ukrainien.

Les unités françaises et belges font partie de la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) de l’OTAN. Elles vont constituer les premiers éléments du groupement tactique de l’Alliance en Roumanie dont la France a proposé de prendre le commandement, avait-on indiqué dimanche de source diplomatique.

Un autre groupement tactique va être établi en Slovaquie. Il sera responsable d’un système de défense aérienne Patriot et devrait compter plus d’un millier de militaires d’unités venues d’Allemagne, des Pays-Bas, de la République tchèque, de la Pologne, de la Slovénie et des États-Unis.

La constitution de ces deux nouveaux groupements tactiques a fait l’objet d’un accord lors de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN les 16 et 17 février.

Au sixième jour de l’invasion russe de l’Ukraine, Kiev faisait face à une nouvelle offensive des forces ennemies mardi.