Présenter son passeport vaccinal pour entrer dans un restaurant fera très probablement bientôt partie du quotidien des Québécois, après l’annonce de sa mise en place par le premier ministre François Legault. Cette mesure est toutefois déjà bien implantée dans plusieurs pays à l’extérieur du Canada.
En France, le « pass sanitaire » est en vigueur depuis le 21 juillet. Il est obligatoire pour fréquenter des lieux culturels, sportifs et de loisirs pouvant accueillir plus de 50 personnes.
Usage élargi en France
Au début du mois d’août, son usage sera élargi pour accéder aux restaurants, aux centres commerciaux et aux établissements de santé, peut-on lire sur le site officiel du gouvernement français. Le passeport sanitaire sera aussi obligatoire pour les voyages par avion et par train, de même que pour les trajets de longues distances.
Le passeport sanitaire français est valide sept jours après qu’une personne a reçu sa deuxième dose de vaccin, ou quatre semaines après l’administration d’un vaccin d’une seule injection (Johnson & Johnson).
Il peut aussi correspondre à une preuve d’un test de dépistage de la COVID-19 négatif datant de moins de 48 heures. Enfin, cette preuve sanitaire peut confirmer qu’une personne atteinte du coronavirus est rétablie depuis au moins 11 jours et moins de 6 mois, à l’aide du résultat d’un test PCR.
Ces deux derniers critères peuvent constituer une certaine lacune, comme ils ne confirment pas l’immunité d’une personne, avait rapporté La Presse au mois de juillet.
Le passeport sanitaire ne fait pas l’unanimité en territoire français. Des milliers de personnes ont manifesté samedi dernier à Lens, au nord de la France, contre cette mesure sanitaire. Le mouvement « anti-pass », qui prend de l’ampleur au pays, est comparé par certains aux manifestations des gilets jaunes, a indiqué La Presse lundi. Ce mouvement avait marqué le pays en 2018.
Ce jeudi, le Conseil constitutionnel français a néanmoins validé la loi instaurant le passeport sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants. Une décision, qui a suscité la grogne de certains. Des centaines de personnes ont manifesté en début de soirée jeudi devant le Conseil d’État à Paris pour s’opposer à cette mesure. « Liberté, liberté », ou « Macron, ton pass on n’en veut pas » ont scandé les manifestants, a constaté l’Agence France-Presse.
New York impose le passeport vaccinal
Pour freiner la progression du virus qui se fait de plus en plus sentir, New York est devenue la première ville américaine à imposer le passeport vaccinal. Une mesure bien acceptée par les New-Yorkais, selon les propos recueillis par La Presse mardi.
La preuve sanitaire nommée Key to NYC pass commencera à être employée le 16 août, mais sera officiellement en vigueur le 13 septembre. Au moins une dose de vaccin sera exigée pour les employés comme pour les clients des restaurants, des gyms et des salles de spectacles.
Le maire de New York, Bill de Blasio, espère ainsi inciter les habitants de la Ville à aller se faire vacciner.
Voyager avec une preuve sanitaire en Europe
Depuis le 1er juillet, le « Certificat COVID-19 numérique UE » est nécessaire pour voyager au sein des pays membres de l’Union européenne. À ces États s’ajoutent l’Andorre, l’Islande, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège et la Suisse, qui exigent cette preuve sanitaire, sous la forme d’un code QR.
Le passeport sanitaire européen peut prouver qu’une personne est pleinement vaccinée, ou qu’elle a reçu un test de dépistage de la COVID-19 négatif.
Retour du passeport vaccinal en Israël
Le passeport vaccinal, nommé « badge vert », avait été mis sur pied en Israël au mois de février dernier. Il permettait aux Israéliens doublement vaccinés de fréquenter des restaurants, des salles de spectacles, des piscines et des cinémas.
La preuve vaccinale sous forme de code QR avait été suspendue au mois de juin, en raison de la progression de la campagne de vaccination du pays.
Devant une augmentation des cas de COVID-19 en Israël au mois de juillet, le cabinet ministériel chargé de surveiller l’évolution du virus a proposé jeudi dernier le retour de la preuve vaccinale dans les évènements regroupant plus de 100 personnes. Le projet de loi est toujours étudié.
Israël a d’ailleurs lancé vendredi dernier une campagne de vaccination destinée à l’administration de troisièmes doses de vaccin aux personnes de 60 ans et plus.
Avec Richard Hétu et Jean-Christophe Laurence, La Presse, et l’Agence France-Presse