En élisant leur prochain président, les Américains voudront sans doute choisir une personne qui accorde plus d'importance à la compétence et à l'intégrité qu'à l'amitié et à la loyauté. Après tout, n'ont-ils pas critiqué George W, Bush pour la confiance indue qu'il a accordée aux Michael Brown, Alberto Gonzales et autres Harriett Miers de son administration? Dans ce contexte, l'inculpation pour fraude fiscale et corruption de l'ex-chef de police de New York Bernard Kerik fait mal à Rudy Giuliani, qui a été son ami, son patron et son partenaire en affaires. Deux de ses rivaux républicains, John McCain et Mitt Romney, ont d'ailleurs soulevé hier la question du jugement de l'ancien maire de New York.

Kerik devra répondre à 16 chefs d'accusation, mais la liste des scandales auxquels il est mêlé ne s'arrête pas là, comme on peut le constater ici. Juste pour donner une idée du personnage, l'ex-chef de police de New York a utilisé un appartement mis à la disposition des sauveteurs de Ground Zero pour s'envoyer en l'air avec ses deux maîtresses, dont l'éditrice de son autobiographie, Judith Regan.

Et il faut s'attendre à d'autres révélations concernant Kerik. Avant d'accepter sa candidature comme ministre de la Sécurité intérieure, George W. Bush a envoyé l'ami de Rudy à Bagdad en le chargeant de former les policiers locaux. Kerik a abandonné abruptement cette responsabilité après trois mois et demi. Personne n'a encore expliqué la raison de son départ précipité. Ça ne devrait pas tarder...