On dit qu'un ministre des Affaires étrangères devient le visage de son pays dans le monde. Si tel est le cas, Israël présentera à la communauté internationale le visage d'une «brute» si le premier ministre désigné Benjamin Netanyahou donne suite à un accord de coalition avec Avigdor Lieberman, chef de la formation ultranationaliste Israel Beitenou, auquel pourrait revenir le poste de chef de la diplomatie israélienne. Selon Marty Peretz, grand défenseur d'Israël aux États-Unis, le terme brute est pleinement justifié pour décrire le comportement personnel et les opinions politiques de cet immigré de l'ex-URSS, adepte des déclarations à l'emporte-pièce. D'autres préfèrent le mot raciste.

Je cite un extrait d'une dépêche de l'AP qui résume bien une des positions les plus controversées de Lieberman :

Si Avigdor Lieberman soutient un État palestinien, il plaide pour un transfert des zones israéliennes majoritairement arabes dans un tel État, ce qui priverait des milliers d'Arabes israéliens de leur nationalité. Il s'est attiré des accusations de racisme en estimant que les Arabes israéliens restants devraient prêter un serment de loyauté à l'État hébreu, sous peine de perdre droit de vote et éligibilité.

Comment Barack Obama réagirait-il à la nomination de Lieberman comme ministre des Affaires étrangères? C'est la question que soulève le blogueur et chroniqueur Joe Klein dans ce billet. Selon Klein, le président américain devrait dire clairement que ce choix compromettrait la position morale d'Israël dans le monde. Le journaliste et blogueur Jeffrey Goldberg estime pour sa part que Lieberman serait un «désastre» pour Israël, un «cadeau» pour ceux qui voient dans ce pays une autre Afrique du Sud.

Netanyahou devrait présenter son cabinet la semaine prochaine.

(Photo Reuters)