En adoptant une attitude cordiale vis-à-vis du président vénézuélien Hugo Chávez lors du sommet des Amériques, Barack Obama a envoyé au monde un signal de faiblesse à la Jimmy Carter, a déclaré Newt Gingrich ce matin lors d'une entrevue sur la chaîne Fox News. Dans une interview sur la chaîne NBC, l'ancien président de la Chambre des représentants a précisé que le président américain avait contribué à légitimer Chávez et ses critiques anti-américaines en se montrant aimable à son égard.

Gingrich, rappelons-le, songe à briguer l'investiture républicaine en vue de l'élection présidentielle de 2012. Assiste-t-on au début de son affrontement contre Obama?

P.S. : L'éditorialiste en chef de La Presse, André Pratte, présente un point de vue différent dans cet édito, où il fait notamment allusion au livre que le président vénézuélien a remis à son homologue américain, Les veines ouvertes de l'Amérique latine, un essai dénonçant le «pillage» dont le sud du continent a été victime aux mains des grandes puissances :

Vendredi soir, le président américain exprimait le voeu que «si les États-Unis ne doivent pas avoir une politique d'ingérence dans les affaires des autres pays, cela doit aussi signifier qu'on ne peut pas blâmer les États-Unis pour tous les problèmes qui surgissent dans l'hémisphère». La suggestion de lecture de M. Chavez indique que les Sud-Américains ne sont pas prêts à effacer l'histoire aussi facilement.

Peut-être l'administration Obama ne se fait-elle pas d'illusions à cet égard. Son objectif est sans doute plus pragmatique, plus tactique. «Si je vous prends dans mes bras et que vous continuez à me frapper, devinez qui est blâmé?» souligne le chef de cabinet du président, Rahm Emanuel, au sujet de la manière douce de son patron. Quels qu'en soient les résultats, la méthode Obama a l'immense mérite d'être plus conforme aux valeurs démocratiques que l'approche étroite et arrogante de son prédécesseur.

(Photo AFP)