La «surprise du siècle»? C'est l'expression utilisée ce matin par l'animateur de Good Morning America, George Stephanopoulos, pour parler de la victoire éventuelle du candidat républicain Scott Brown à l'occasion de l'élection partielle du Massachusetts pour trouver un successeur au défunt sénateur Edward Kennedy, icône du Parti démocrate. Eh bien, si la tendance se maintient, Brown l'emportera face à la démocrate Martha Coakley, parole de votre blogueur préféré. Après le dépouillement de 69% du vote, le républicain jouissait d'une avance de près de 100 000 suffrages sur son adversaire.

Ce verdict représente une claque magistrale pour Barack Obama, dont le programme, y compris sa réforme du système de santé, est désormais compromis. En devenant le 41e sénateur républicain, Brown pourra permettre à son parti d'utiliser une manoeuvre parlementaire appelée filibuster pour faire échouer les réformes voulues par le président et ses alliés démocrates du Congrès.

Des démocrates, dont la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont néanmoins signalé hier leur intention de procéder à l'adoption de la réforme du système de santé, quel que soit le verdict du Massachusetts. Ils pourraient y parvenir si la Chambre acceptait d'approuver tel quel le projet de loi adopté par le Sénat le 24 décembre. Un autre scénario repose sur la loi électorale du Massachusetts, qui demande au moins dix jours avant une validation officielle du vote.

Les démocrates pourraient utiliser cette période pour achever les négociations sur la fusion des projets de loi de la Chambre et du Sénat, avant de faire voter les deux chambres sur le texte final, qui serait ensuite envoyé au président Obama pour promulgation. Certains démocrates, dont le représentant de New York Anthony Weiner, ont cependant indiqué que l'élection de Brown signifiait probablement la mort de la réforme du système de santé.

Brown a fait campagne en promettant notamment de voter contre la réforme de la santé et le projet de loi démocrate sur le réchauffement climatique. Il a également tiré profit de l'anxiété de l'électorat face au chômage et à l'explosion de la dette publique.

(Photo AP)