Récapitulons : à l'origine de de la saga budgétaire américaine, il y a une demande des républicains de la Chambre des représentants, dont plusieurs subissent l'influence du Tea Party. Pour obtenir leur accord au relèvement du plafond de la dette jusqu'en 2013, l'administration Obama et ses alliés démocrates du Congrès doivent s'engager à réduire les dépenses publiques d'un montant au moins équivalent, soit environ 2 300 milliards de dollars.

Barack Obama s'est mis à dos plusieurs démocrates en se disant prêt à accepter jusqu'à 3 000 milliards de coupes budgétaires sur dix ans. Il n'est cependant pas réussi à conclure un «grand accord» avec les républicains en raison de son insistance sur la nécessité d'augmenter les recettes fiscales afin de s'assurer que les Américains les plus fortunés et les grandes compagnies fassent leur part dans la lutte contre le déficit.

Et nous voici donc aujourd'hui de retour à la case zéro, à huit jours de la date butoir du 2 août après laquelle les États-Unis risquent de se trouver en défaut de paiement faute d'un accord sur le relèvement du plafond de la dette. Cet après-midi, le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid et le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner présenteront tous les deux leur plan respectif pour dénouer l'impasse.

Le plan du sénateur Reid est intéressant dans la mesure où il semble correspondre en tout point à la demande initiale des républicains : il prévoit des coupes budgétaires d'au moins 2 700 milliards de dollars sur dix ans et ne contient aucune hausse d'impôts. Le diable est évidemment dans les détails, comme disent les Américains, mais cette proposition a les allures d'une reddition de la part des démocrates.

Reste à savoir si les républicains de la Chambre des représentants peuvent accepter leur victoire. M'est avis qu'ils sont devenus tellement aveuglés par leur jusqu'au-boutisme qu'ils en seront incapables.