La question coiffe l'article que je signe aujourd'hui dans La Presse au sujet de Herman Cain, dont les appuis demeurent stables au sein du Parti républicain malgré une semaine cauchemardesque.

Reste maintenant à savoir si la déclaration de l'avocat d'une des accusatrices de l'homme d'affaires aura un quelconque impact sur sa campagne présidentielle. Lors d'une brève conférence de presse, Joel Bennett a déclaré hier que sa cliente maintenait ses allégations portées à l'encontre de Herman Cain. Je le cite :

«En 1999, j'ai été engagé par une employée de l'Association nationale des restaurateurs pour plusieurs faits de harcèlement sexuel visant le président de l'époque. Elle a déposé une plainte en toute bonne foi à propos d'une série de comportements déplacés et d'avances non voulues.»

L'avocat a affirmé que les faits de harcèlement sexuel s'étaient produits sur une période de deux mois. Après avoir porté plainte, sa cliente, alors mariée et âgée de 26 ans, aurait résolu l'affaire avec un arrangement financier de 45 000$. Selon l'avocat, celle-ci ne veut pas que son identité soit rendue publique, ne souhaitant pas «revivre une nouvelle fois toute cette histoire». Elle tient cependant à dire que les démentis de Cain sont faux.

Aucune précision n'a été donnée sur la nature des comportements reprochés à Cain, qui est en tête des sondages menés auprès des républicains ou à égalité avec Mitt Romney. La présidente actuelle de l'Association a cependant confirmé hier que la cliente de Bennett avait bel et bien déposé une plainte formelle en interne. Elle a précisé que Cain avait contesté à l'époque les allégations portées à son encontre.

Et l'ex-pdg de Godfather's Pizza a de nouveau démenti les allégations hier dans le cadre de l'émission radiophonique de Sean Hannity. Je le cite :

«Combien d'autres façons puis-je dire que ces histoires sont complètement fabriquées?»

Dans son compte rendu des derniers rebondissements de cette affaire, le New York Times rappelle que Herman Cain avait déclaré plus tôt cette semaine que son seul «crime» à l'endroit d'une de ses accusatrices avait été de lui dire qu'elle était aussi grande que sa femme. Le journal précise que ce genre de déclarations ont choqué ses accusatrices et leurs proches.

Selon le Times, l'accusatrice à qui l'Association nationale des restaurateurs a versé 35 000$ se serait plainte d'avoir été l'objet d'avances pressantes et répétées à l'occasion d'une activité reliée au travail, et que le climat était devenu hostile à l'Association après sa plainte formelle.