Le débat d'hier soir entre les prétendants républicains à la présidence m'a fait penser à cette phrase de Shakespeare : «C'est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien».

Comme on peut le lire dans ce compte rendu, les Newt Gingrich, Rick Santorum et Rick Perry ont critiqué la feuille de route de Mitt Romney à la tête de la société d'investissement Bain Capital, mais le favori de la course à l'investiture républicaine n'a pas eu trop de mal à leur répondre.

Gingrich, qui a dominé ce débat tenu en Caroline du Sud, a soulevé la foule en répondant à des questions de Juan Williams, un journaliste noir, qui faisait état du malaise ressenti par plusieurs Américains lorsque l'ancien président de la Chambre des représentants parle du travail des enfants noirs et qualifie Barack Obama de «food stamp president» (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

S'il y a un moment qui a signifié quelque chose dans ce débat, il est survenu lorsque Perry a demandé à Romney de rendre publiques ses déclarations d'impôts. Romney, qui avait esquivé une demande semblable plus tôt dans le débat, a répondu qu'il se plierait «probablement» à cette tradition en avril, soit après une confirmation de sa victoire dans la course républicaine.

Notons que des huées ont accueilli cette phrase de Ron Paul qui résumait en quelque sorte sa politique étrangère : «Ne faites pas à d'autres nations ce que vous ne voudriez pas qu'elles vous fassent.» Le représentant du Texas a suscité une réaction à peine moins hostile lorsqu'il a affirmé qu'Oussama ben Laden aurait dû être arrêté et non exécuté.

D'écrire un journaliste de l'hebdomadaire The Economist hier soir :

«Je pense que cette foule sera déçue d'apprendre qu'il n'y aura pas de pendaison publique plus tard dans la soirée.»

Un autre débat sera tenu jeudi soir en Caroline du Sud, où aura lieu samedi la prochaine primaire républicaine. Une victoire de Romney à l'occasion de ce scrutin solidifierait son emprise sur l'investiture républicaine.

P.S. : Gingrich a demandé ce matin sur CBS à Romney de rendre publiques ses déclarations d'impôts cette semaine - et non pas en avril -, faisant valoir que les électeurs de Caroline du Sud avaient le droit d'en prendre connaissance avant de voter.