Mitt Romney voulait que l'élection présidentielle de 2012 soit un référendum sur Barack Obama. En choisissant Paul Ryan comme colistier, il risque plutôt d'avoir à défendre les idées d'un politicien que les démocrates ne manqueront pas de qualifier d'extrémiste.

Il ne fait pas de doute que le choix du représentant du Wisconsin plaira à plusieurs ténors de la droite, qui déploraient l'extrême prudence de la campagne de l'ancien gouverneur du Massachusetts. Mais le camp de Barack Obama se pourlèche les babines en pensant au plan budgétaire auquel Ryan a donné son nom.

Ce plan, que Barack Obama a qualifié de «darwinisme social à peine déguisé» prévoit notamment une baisse d'impôts massive pour les plus riches, une privatisation du régime de retraite et des coupes majeures dans les programmes sociaux, dont le programme d'assurance santé Medicare pour les personnes âgées.

Né dans une famille catholique il y a 42 ans, Ryan est également à la droite de Romney sur plusieurs questions sociales. Il est notamment en faveur de la campagne pour redéfinir comme «être humain» tout embryon. Il est également très critique de la réforme de la santé du Massachusetts.

Le choix de Paul Ryan fait penser à celui de Sarah Palin à au moins un égard : il a été fait par un candidat qui semble avoir conclu que sa campagne était perdue sans un grand coup d'éclat audacieux. Son espoir est évidemment que les Américains, face à leurs énormes déficits budgétaires, voudront opter pour les solutions de Ryan, qui exigent des sacrifices importants des plus vulnérables tout en épargnant les mieux nantis.

Jusqu'à un certain point, on a l'impression que Romney vient de sous-traiter sa campagne.