Après une journée houleuse au cours de laquelle les partisans de Bernie Sanders ont exprimé de multiples façon leur refus de répondre à son appel à faveur d'Hillary Clinton, allant même jusqu'à le huer lors d'une rencontre en après-midi, on attendait avec impatience les discours des deux ténors de la gauche démocrate, le sénateur du Vermont et sa collègue du Massachusetts, Elizabeth Warren, lors de la première soirée de la convention démocrate de Philadelphie.

Mais Michelle Obama a surpris tout le monde en leur volant la vedette grâce à la meilleure allocution de la soirée et peut-être de la saison électorale. Elle a notamment retenu l'attention en faisant le lien entre le mur franchi par sa famille et celui que Clinton veut enjamber à son tour.

«Je me lève chaque matin dans une maison bâtie par des esclaves. Et je regarde mes filles, deux jeunes femmes noires belles et intelligentes jouer avec leurs chiens sur la pelouse de la Maison-Blanche. Et grâce à Hillary Clinton, mes filles et tous nos fils et filles tiennent maintenant pour acquis qu'une femme peut devenir présidente des États-Unis», a déclaré l'épouse du président.

Obama n'a pas mentionné le nom de Donald Trump au cours de son discours, mais elle a fait allusion au candidat républicain à plusieurs reprises, en évoquant notamment ceux qui ont mis en doute la citoyenneté et la foi de son mari, en évoquant le caractère nécessaire pour gérer les codes nucléaires et les forces armées des États-Unis et en vantant les États-Unis, «le plus grand pays du monde».

«Dans cette élection, l'enjeu consiste à déterminer qui aura le pouvoir d'influencer la vie de nos enfants pour les quatre ou huit prochaines années. Je suis ici ce soir parce qu'il n'y a qu'une personne en qui je fais confiance pour assumer cette responsabilité, une seule personne qui est selon moi vraiment qualifiée pour être président des États-Unis, et c'est notre ami Hillary Clinton», a dit la Première dame.

Warren et Sanders avaient la tâche ingrate de suivre sa performance. Sanders a été longuement ovationné par ses délégués, qui avaient hué chaque fois que le nom d'Hillary Clinton avait été mentionné lors des premières interventions de la convention, y compris pendant la bénédiction! Mais il n'a pas suivi l'exemple de Ted Cruz, énumérant les raisons pour lesquelles sa rivale «doit devenir le prochaine présidente des États-Unis» et ajoutant qu'elle fera «une excellente présidente».

On trouve ici mon reportage sur les «Berniacs», les partisans les plus endurcis de Sanders qui jurent de ne pas avoir l'intention de voter pour Clinton, qui refusent d'être blâmés si elle perd contre Trump et qui donnent au monde à voir un portrait de désunion politique à Philadelphie.

Il faut dire que les «Berniacs» ne représentent pas l'ensemble des partisans de Sanders qui ont voté pour lui lors des primaires et des caucus démocrates. Selon un sondage du Pew Research Center publié hier, 90% d'entre eux appuieront l'ancienne secrétaire d'État en novembre.

Mais les «Berniacs» sont visibles et bruyants à Philadelphie, une ville en proie à une vague de chaleur intense.