«Paul Ryan doit démissionner en tant que président de la Chambre [des représentants]. La raison? Il s'est avéré incapable de rassembler les votes pour assurer l'adoption de son projet de loi sur la santé. [La mesure] a échoué dans les 70 premiers jours de l'administration du président Trump, un président qui a fait du remplacement de l'Obamacare la marque distincte de sa campagne et qui a par la suite investi un précieux capital politique pour l'accomplir. [...] Je veux être claire. Ce n'est pas la faute du président Trump. Personne ne s'attendait à ce qu'un homme d'affaires comprenne parfaitement les nuances et la complexité du processus législatif.»

Ces paroles ont été prononcées hier soir par Jeanine Pirro, animatrice d'une émission présentée le weekend sur Fox News. Elles ne mériteraient probablement pas d'être citées si Donald Trump n'avait pas invité hier matin sur Twitter ses 27 millions d'abonnés à regarder cette émission.

La sortie de Pirro soulève une question évidente : Trump veut-il la tête de Ryan? En public et même en privé, le président s'est gardé de critiquer le président de la Chambre pour le fiasco de sa réforme de la santé. Certains de ses conseillers ont cependant fait savoir aux journalistes (sous le couvert de l'anonymat) qu'ils reprochaient à Ryan non seulement sa façon de piloter ce dossier mais aussi sa décision de s'y attaquer avant d'autres priorités de Trump, dont la réforme du code fiscal ou son plan de développement d'infrastructures.

Steve Bannon, qui n'a jamais porté Ryan dans son coeur, fait probablement partie de ces conseillers.

Chose certaine, Trump a besoin d'un allié solide à la Chambre pour accomplir le reste de son programme. Et il n'a rien fait hier pour renforcer la situation d'un Paul Ryan déjà passablement amoché après sa défaite sur la santé.