Il a déclaré qu'il serait «honoré» de rencontrer «dans des circonstances favorables» le tyran instable de Pyongyang, qui menace de rayer les États-Unis de la carte avec l'une de ses bombes atomiques.

Il s'est demandé pourquoi la guerre de Sécession causée par l'esclavagisme des États sudistes avait eu lieu.

Il a soulevé, puis écarté, la possibilité d'imposer une nouvelle taxe sur l'essence.

Il a réitéré sa menace de démanteler les grandes banques, une déclaration qui a entraîné une chute passagère des valeurs bancaires à la bourse.

Il a justifié son invitation à Rodrigo Duterte en évoquant le taux de popularité du potentat aux Philippines.

Il a promis des changements au projet de loi pour abroger et remplacer l'Obamacare, tout en révélant sa méconnaissance profonde des détails du texte à l'étude.

Et il a coupé court aux questions de l'animateur de l'émission Face the Nation de CBS, John Dickerson, qui le talonnait sur ses allégations à l'encontre de Barack Obama concernant sa mise sur écoute présumée. «Je ne maintiens rien», a-t-il déclaré bizarrement avant d'aller se réfugier derrière son bureau (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Tout cela dans des interviews qui ont été diffusées au cours de la journée d'hier, sa 102e à la Maison-Blanche, et qui ont confondu les conseillers du président, les journalistes et les historiens, entre autres.

«Cela fait sans doute partie des 24 heures les plus bizarres de l'histoire de la présidence américaine», a confié au journal Politico l'historien présidentiel Douglas Brinkley. «Le président a fait montre d'un désarroi surréel et d'un état mental confus.»

En faisant allusion aux mêmes interviews, la blogueuse conservatrice du Washington Post Jennifer Rubin a posé la question suivante : «Trump est-il maboul, mal informé, menteur, ou les trois?»

Et elle a fait allusion à un article publié dans le numéro courant du New Yorker qui traite notamment des inquiétudes soulevées par des psychiatres américains sur la santé mentale du 45e président ainsi que du 25e amendement de la Constitution américaine.

L'amendement prévoit la procédure par laquelle le Congrès peut démettre, par un vote des deux tiers des deux chambres, un président qui serait jugé incapable d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge.

Un tel vote n'aura probablement jamais lieu. Mais le fait que le scénario soit aujourd'hui soulevé dans le Washington Post et le New Yorker en dit long sur la façon dont certains médias sérieux réagissent face au comportement imprévisible et parfois troublant de Donald Trump.