John McCain a probablement porté un coup fatal aux derniers efforts de ses collègues républicains pour adopter un projet de loi visant à abroger et remplacer la loi sur la santé de Barack Obama. Comme il l'avait fait dans des circonstances semblables en juillet dernier, le sénateur d'Arizona a justifié son opposition au texte co-parrainé par son bon ami Lindsey Graham en dénonçant la précipitation du processus par lequel il a été rédigé.

McCain était le deuxième sénateur républicain après son collègue du Kentucky Rand Paul à s'opposer formellement à ce qui est considéré comme la dernière tentative républicaine pour éliminer l'Obamacare avant les élections de mi-mandat de 2018. La sénatrice républicaine du Maine Susan Collins a indiqué de son côté qu'elle était encline à s'opposer également au texte rédigé par Graham et le sénateur de la Louisiane Bill Cassidy.

Les républicains ne peuvent se permettre plus de deux défections.

Mais pourquoi les élus de la majorité du Sénat tiennent-ils tant à tenir un vote sur un projet de loi dénoncé par l'ensemble du monde médicale, plusieurs géants de l'industrie de l'assurance et les directeurs du programme Medicaid des 50 États américains? Pourquoi ces sénateurs s'accrochent-ils à un texte décrit par une des spécialistes les plus consciencieuses de la question, Sarah Kliff, comme «le plan le plus radical» proposé les républicains du Congrès en matière de santé?

La réponse pourrait résumer à ce signe : $. Les sénateurs républicains savent que les donateurs de leur parti  voient rouge depuis leur échec de juillet dernier. Ils craignent en outre de perdre des appuis financiers en vue des élections de mi-mandat de 2018 s'ils échouent de nouveau à abroger l'Obamacare.

Et les dizaines de millions d'électeurs qui ne seraient plus assurés si le texte Cassidy-Graham était adopté? Ils ne pèsent pas lourd face à ces donateurs «furieux».

Heureusement pour les Américains moins fortunés, les McCain, Paul et Collins, pour des raisons diverses, pourraient torpiller ce projet de loi qui semble contesté par tous ceux qui semblent avoir une conscience. La sénatrice d'Alaska Lisa Murkowski pourraient également se joindre à leur opposition.