Décidément, ces New-Yorkais et la présidence... En 2016, deux fils natifs de la Grosse Pomme (Donald Trump et Bernie Sanders) et une fille adoptive de l'Empire State (Hillary Clinton) ont brigué la présidence. En 2020, un scénario semblable se répétera peut-être : le gouverneur de New York Andrew Cuomo, la sénatrice de New York Kirsten Gillibrand et le maire de New York Bill de Blasio pourraient à leur tour se lancer à la conquête de la Maison-Blanche.

Des trois, Bill de Blasio est celui qui suscite le plus de scepticisme, et ce, en dépit d'une réélection en novembre dernier avec 66% des suffrages et un bilan enviable sur le plan économique et social. Ainsi, plusieurs observateurs ont roulé des yeux ou réprimé des rires la semaine dernière en voyant que le maire était allé discourir sur sa version du progressisme en Iowa, l'État qui tient traditionnellement le premier rendez-vous électoral des courses à l'investiture des deux grands partis américains.

Lors d'une balado diffusée hier, un journaliste de Politico a demandé à Bill de Blasio comment il réagissait face à ceux qui ne prennent pas au sérieux sa volonté de s'exprimer sur la scène politique nationale, compte tenu notamment de son échec de faire entendre sa voix en 2015 dans des circonstances semblables (Bernie Sanders lui avait coupé l'herbe sous le pied). Sa réponse explique peut-être pourquoi certains ont du mal à croire en lui :

«Je veux parler à quiconque pense cela et leur dire qu'ils ont besoin de penser davantage. Franchement. Chaque fois qu'une personne tente quelque chose et que ça ne marche pas, cela invalide tout ce qu'elle peut faire par la suite? Dites ça à Thomas Edison, à Henry Ford, à Mahatma Gandhi. Combien de personnes ont trébuché en essayant des choses, en tentant des expériences? Il n'y a pas de leader qui n'a pas connu d'échecs.»

Il faut préciser que Bill de Blasio a vite reconnu le risque de se comparer à Edison, Ford ou Gandhi. «Je ne suis qu'un grain de poussière dans l'univers», a-t-il glissé. Trop tard, ses critiques n'y verront que de la fausse humilité.