La capitale d'Haïti et son agglomération observeront deux jours de deuil mercredi et jeudi en mémoire des enfants morts dans l'effondrement d'une école située à Pétion-ville, dans la banlieue de Port-au-Prince, a indiqué mardi la municipalité dans un communiqué.

L'effondrement de l'école privée «La Promesse», située dans un quartier déshérité de Pétion-ville, et qui accueillait des élèves âgés de 3 à 20 ans, a fait 93 morts et plus de 150 blessés, selon un dernier bilan.

«Il est demandé aux mairies et aux écoles de la zone métropolitaine de Port-au-Prince de mettre en berne le drapeau national sur les bâtiments administratifs les 12 et 13 novembre», indique le communiqué de la ville de Port-au-Prince.

La ville encourage aussi les écoliers à porter un brassard noir, les écoles à observer une minute de recueillement dans les salles de classe, les automobilistes à arborer un foulard noir et les différentes stations de radio à diffuser des programmes musicaux durant une partie de la journée, précise le communiqué.

La municipalité de Pétion-ville a promis pour sa part d'apporter une assistance psychologique et financière aux victimes et à leurs familles.

Plus de 700 élèves étaient inscrits dans l'école, où ils se rendaient alternativement, à raison de deux vacations par jour.

«À l'heure où l'accident s'est produit, on peut considérer qu'il y avait 350 écoliers à l'intérieur», avait déclaré dimanche le ministre de la Jeunesse et des Sports, Evans Lescouflair.

Coincée entre les maisons du quartier, la construction en dur s'élevait sur deux étages, tandis qu'un troisième était en construction. Le premier étage s'est effondré vendredi matin, entraînant la chute du reste du bâtiment sur les élèves qui étaient en classe.

«Les chances de survie sont réduites pratiquement à néant», a indiqué mardi le capitaine Pépin Rosselly, qui dirige les sauveteurs français venus de la Martinique.

«Nous avons réussi a sécuriser les étages pour faciliter le travail des sauveteurs et permettre une exploration sous les décombres», a-t-il indiqué, ajoutant que la plupart des sauveteurs français et américains allaient quitter Haïti jeudi, mais que cinq sauveteurs américains allaient rester sur place pour surveiller le site et participer au déblayement total.

Des agents du ministère de la Santé procédaient mardi à la désinfection du site.

L'envoyé spécial du premier ministre français François Fillon, Arno Klarsfeld, arrivé mardi sur place a déclaré à l'AFP être «venu pour manifester la solidarité de la France dans cette tragédie atroce qui a touché l'enfance haïtienne, qui a touché tant de familles».

Le premier ministre français «est conscient des conditions de vie de la population haïtienne, il est aussi conscient des liens qui unissent la France à Haïti», a-t-il ajouté.

Des funérailles symboliques pour l'ensemble des victimes seront organisées probablement jeudi, avant que les familles n'organisent leurs propres obsèques, a indiqué à l'AFP Steven Benoît, député de Pétion-ville qui a demandé au gouvernement le versement d'une aide d'environ 3000 dollars par famille pour l'organisation des funérailles.

Le propriétaire de l'école, Augustin Fortain, un pasteur évangélique, qui s'était rendu de lui-même samedi à la police a été entendu mardi par la justice et a été transféré au pénitencier national de Port-au-Prince.

Selon des témoignages d'habitants du quartier, M. Fortain, âgé d'une cinquantaine d'années, aurait lui-même construit l'école sans faire appel à des spécialistes du bâtiment.