Les États-Unis refusent de livrer de nouvelles armes offensives à Israël, de peur qu'elles ne soient utilisées dans le cadre d'une attaque contre l'Iran, a révélé jeudi le Haaretz.

Selon le quotidien qui s'appuie sur des sources diplomatiques et des services de sécurité israéliennes, Washington rejette la demande de livraisons de bombes anti-bunker et d'appareils de ravitaillement en vol.

Les États-Unis ont également refusé d'accorder à Israël une autorisation de survol de l'Irak, l'espace aérien permettant aux avions israéliens d'accéder le plus rapidement à l'Iran, selon le Haaretz.

Une bombe anti-bunker porte une charge explosive de 2,2 tonnes et peut pénétrer des parois en béton armé jusqu'à six mètres de profondeur.

La plupart de la vingtaine de sites nucléaires iraniens recensés sont, selon plusieurs experts internationaux, enfouis sous terre, certains dans des régions montagneuses et reculées en Iran.

En revanche, le journal souligne que «pour compenser le refus de la demande israélienne d'armes «offensives», les États-Unis sont d'accord pour renforcer les défenses» israéliennes.

Ainsi, un système américain de radars perfectionnés permettant de détecter des tirs de missiles à une distance de 2000 km - soit deux fois plus loin que le dispositif déjà en place - devrait être installé d'ici un mois dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël. Le système devrait être actionné par des techniciens américains.

Responsables israéliens et américains discutent depuis plusieurs mois de la question du nucléaire iranien.

Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, s'était rendu à Washington courant juillet où il avait souligné que son pays devait «se préparer à toutes les options» pour freiner le programme nucléaire iranien.

Le ministre de la défense Ehud Barak lui avait emboîté le pas à la fin juillet.

Le 13 août, M. Barak avait déclaré : «La position des États-Unis est connue: ils ne veulent pas d'une action contre l'Iran», ajoutant: «Pour l'heure, il faut que le processus diplomatique progresse, mais il y a beaucoup d'options, Israël est un pays fort, et il vaut mieux ne pas en parler».