Le régime zimbabwéen a demandé aux ONG de détailler leurs activités auprès du gouvernement, qui les avait autorisées vendredi dernier à reprendre leurs programmes après trois mois de suspension, rapporte mardi le quotidien officieux The Herald.

«Le gouvernement a introduit de nouveaux mécanismes pour les organisations non gouvernementales et les volontaires», a indiqué le journal, précisant qu'«elles devront constamment référer au ministère leurs programmes, les lieux et modes d'opérations».

Elles doivent également détailler les fonds perçus entre juillet 2008 et juin 2009 et la façon dont ils ont été dépensés. Le directeur de l'association pourra être poursuivi si les informations fournies se révèlent inexactes, a précisé The Herald.

Le gouvernement avait suspendu les activités de toutes les organisations humanitaires avant la réélection contestée fin juin du président Robert Mugabe sur fond de violences.

Il avait accusé certaines ONG de favoriser l'opposition, laquelle avait remporté les élections générales fin mars et boycotté le second tour de la présidentielle en raison des violences à l'encontre de ses partisans.

Des négociations sur un partage du pouvoir ont été entamées fin juillet pour sortir de cette paralysie politique, doublée d'une profonde crise économique. Suspendues mi-août, les pourparlers sont dans l'impasse et le président Mugabe a annoncé la semaine dernière qu'il annoncerait «prochainement» son gouvernement.

Quelque 4 millions de Zimbabwéens, soit un tiers de la population, dépendent de l'aide alimentaire fournie par les ONG dans ce pays d'Afrique australe, où 80% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Les denrées s'y font de plus en plus rares et l'inflation, la plus forte au monde, se chiffre par millions, voire par dizaines de millions de pour cent selon certains économistes.