L'opposition zimbabwéenne a de nouveau demandé samedi à l'Union africaine (UA) d'intervenir dans le processus de médiation avec le régime, au lendemain du rejet à l'ONU d'un projet de sanctions contre le Zimbabwe.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a publié un communiqué très pesé, dans lequel il se garde de commenter le veto mis par la Chine et la Russie au projet de résolution rédigé les États-Unis après la réélection controversée du président Robert Mugabe, le 27 juin.

«Nous notons que le Conseil de sécurité a reconnu la magnitude des problèmes que rencontre le Zimbabwe et qui affecte la région d'Afrique australe dans son ensemble», écrit simplement le parti.

«Les souffrances du peuple zimbabwéen empirent chaque jour et une transition pacifique et négociée est requise avec urgence», poursuit le MDC, qui évoque «une violence d'Etat» ayant fait «plus de 100 morts, des milliers de blessés, de torturés et de déplacés».

«C'est pourquoi, nous appelons l'Union africaine (UA) à travailler avec la SADC pour établir un cadre de travail dans lequel une solution négociée pourrait être formulée.»

La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a chargé le président sud-africain Thabo Mbeki d'une mission de médiation entre le MDC et l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir).

Thabo Mbeki, qui a toujours prôné une «diplomatie discrète» envers son voisin, a plusieurs fois été accusé de complaisance par le MDC qui souhaite que l'UA envoie un émissaire pour le seconder.

Vendredi, l'Afrique du Sud a voté contre le projet de résolution estimant que des sanctions handicaperait le dialogue mené sous son égide.

Elle a été chaleureusement remerciée par Harare qui a estimé que Thabo Mbeki était «un leader par excellence» qui n'avait «pas plié devant les pressions occidentales».