La Corée du Nord a rejeté samedi sur la Corée du Sud la responsabilité de la mort d'une touriste sud-coréenne abattue la veille par un soldat du nord, a rapporté l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.

«La responsabilité de cet incident repose entièrement sur la partie sud», a affirmé l'agence KCNA, appelant la Corée du Sud à présenter «des excuses claires» et à prendre des mesures pour éviter que ce genre d'incident se reproduise.

La touriste sud-coréenne, Park Wang-Ja, une femme mariée de 53 ans, a été tuée vendredi par balles alors qu'elle se promenait sur une plage située près du Mont Kumgang sur la côte est de la Corée du Nord et qu'elle venait, selon Pyongyang, de pénétrer dans une zone militaire.

Séoul a suspendu les voyages organisés au Mont Kumgang, l'un des rares sites ouverts aux touristes du sud et symbole de la réconciliation des deux nations séparées depuis la guerre de Corée (1950-1953). Une décision qualifiée par son voisin du nord «d'affront intolérable».

Le président sud-coréen Lee Myung-Bak a condamné samedi la mort de la touriste sud-coréenne, appelant Pyongyang à «coopérer activement» en laissant une commission d'enquête se rendre sur les lieux du drame. Mais la Corée du Nord a refusé de laisser entrer des enquêteurs sud-coréens.

«Quelque chose qui ne doit pas arriver est arrivé», a déclaré M. Lee lors d'une réunion de crise avec les ministres sud-coréens de la Défense, des Affaires étrangères et de l'Unification, ainsi que les dirigeants des services de renseignements.

«Le fait que l'on tire sur une touriste civile non-armée et qu'on la tue dépasse l'entendement», a ajouté le président sud-coréen, cité par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

La Corée du Nord a expliqué par l'intermédiaire de KCNA que la victime avait ignoré une «clôture de délimitation clairement indiquée», puis couru sans s'arrêter malgré les tirs de sommation, forçant le soldat à ouvrir le feu.

Lee In-Bok, un étudiant sud-coréen qui contemplait le lever du soleil à quelque 300 mètres de là en compagnie d'autres touristes, a déclaré au journal Hankyoreh avoir vu une femme habillée de noir avec une serviette blanche sur l'épaule se promener sur la plage.

«Vers 4H50, elle a continué à marcher vers le nord et cinq à dix minutes plus tard, on a entendu des coups de feu», a indiqué cet étudiant de 23 ans. «J'ai entendu un coup de feu, puis dix secondes plus tard un autre tir et un hurlement. Nous nous sommes approchés et nous avons vu une personne allongée sur le sol et trois soldats se précipitant hors des buissons».

«Les soldats ont donné à la personne allongée par terre quelques coups de pied comme pour vérifier si elle était vivante ou morte», a-t-il ajouté.