Des filets de pêche abandonnés ou perdus continuent de capturer des poissons pendant des années et font peser une menace croissante sur l'écosystème marin de la planète, selon une étude publiée mercredi par les Nations unies.

«Le rapport estime que les équipements abandonnés dans les océans représentent 10% (soit 640 000 tonnes) des déchets marins», indique un communiqué du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue).

L'étude, réalisée avec l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), affirme que le problème empire en raison «l'augmentation des opérations de pêche et de l'introduction d'équipements de pêche durables faits à partir de matières synthétiques résistantes».

La présence de ces équipement de pêche abandonnés ou perdus contribue à la «capture continuelle («pêche fantôme») des poissons ou des autres animaux comme les tortues, les oiseaux de mer, les mammifères marins qui sont piégés et meurent», à l'altération du sol sous-marin et engendre «des dangers de navigation qui peuvent causer des accidents en mer et endommager les bateaux».

Au banc des accusés figurent notamment les «filets maillants», ancrés au fond de la mer, ou encore des pièges à crabe.

«Si un filet maillant est abandonné ou perdu, il peut continuer à pêcher tout seul pendant des mois -parfois, pendant des années- et tuer sans distinction des poissons et d'autres animaux», pointe le rapport.

Le rapport suggère en conséquence un arsenal de mesures telles que des incitations financières pour rétribuer les pêcheurs signalant ou ramenant des équipements perdus ou le recours à des matériaux bio-dégradables pour la confection de nasses et autres pièges.

Les auteurs du rapport appellent également les dirigeants de la planète à prendre ce problème à bras le corps à l'occasion de la Conférence internationale sur les océans qui se tiendra du 11 au 15 mai en Indonésie.

«Le nombre d'équipements de pêche qui sont dans l'environnement marin va continuer à s'accroître et les répercussions sur les écosystèmes marins vont continuer à empirer si la communauté internationale ne prend pas des mesures efficaces», a prévenu Ichiro Nomura, le directeur général adjoint de la FAO pour les pêcheries et l'aquaculture.