Les États-Unis se sont dits prêts lundi à présenter des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre à la conférence sur le climat à Copenhague, une annonce saluée par les mouvements écologistes qui attendent un geste fort de Washington.

«Dans un contexte où aussi bien les pays développés que les grands pays en développement présentent des propositions significatives avec l'objectif de parvenir à un accord global, les pays devront mettre sur la table leurs objectifs», a dit un haut responsable américain à la presse sous couvert d'anonymat. Les États-Unis, l'un des deux plus gros pollueurs de la planète avec la Chine, satisferaient ainsi une attente importante de leurs partenaires internationaux avant la conférence prévue du 7 au 18 décembre.

Les objectifs américains devraient être clarifiés dans plusieurs jours, a dit le haut responsable américain. C'est aussi «dans les prochains jours» que le président Barack Obama décidera s'il se rend en personne à la conférence de Copenhague, a-t-il ajouté.

En Europe, des mouvements écologistes ont estimé que l'annonce d'un objectif de réduction des émissions polluantes par les États-Unis serait un pas en avant dans les négociations. Mais tout dépendra évidemment de l'ampleur des réductions prévues et de leur calendrier d'application.

«Obtenir des éclaircissements de la part des États-Unis quant à leurs engagements va s'avérer extrêmement important», a déclaré à l'AFP Kim Carstensen, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

«Il est bon de savoir que nous aurons des chiffres de la part des États-Unis», a-t-elle ajouté, appelant Washington à préciser ses intentions en matière de réduction des émissions et d'aide aux pays en développement pour réduire les leurs.

Pour Greenpeace, il est impératif que les objectifs américains soient plus ambitieux que ceux actuellement en discussion au Congrès. Le Sénat doit ainsi débattre d'une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à leur niveau de 2005.

Par rapport à 1990, l'année de référence adoptée par la quasi-totalité des pays concernés, un tel objectif ne se traduirait que par une réduction de 4%.

Si tel était l'objectif présenté par Washington, «il ne répondrait pas aux avertissements de la science et ne correspondrait pas à la responsabilité qui est celle des États-Unis dans la crise climatique actuelle», a déclaré Joris den Blanken, un responsable de Greenpeace.

«Nous exigeons des États-Unis un objectif de réduction d'au moins 25%», a-t-il ajouté.

L'Union européenne a annoncé une réduction de 20% de ses émissions en 2020 par rapport à 1990 et s'est dite prête à aller jusqu'à 30% si d'autres États développés suivent le mouvement.

Selon les chercheurs, une réduction de 25% à 40% des émissions des pays développés est indispensable si l'on veut pouvoir limiter le réchauffement du climat à 2 degrés.

Le Sénat américain ne devrait pas se prononcer sur la loi sur le climat avant le printemps, soit plusieurs mois après Copenhague.

Le Danemark a officiellement invité 191 chefs d'État ou de gouvernement des pays de l'ONU à participer aux deux derniers jours de la conférence. M. Obama est, de toute façon, censé se rendre en Europe le 10 décembre, date à laquelle il doit recevoir son prix Nobel de la paix, à Oslo.

Soixante-cinq dirigeants ont jusqu'à présent confirmé leur participation, a dit dimanche le premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen.