(Washington) L’ancien président Donald Trump assure jeudi sur son réseau social que s’il est élu, il pourra faire libérer le journaliste américain Evan Gershkovich, détenu en Russie.

« Evan Gershkovich, le journaliste du Wall Street Journal, détenu par la Russie, sera libéré presque immédiatement après l’élection, mais certainement avant que je ne prenne mes fonctions », écrit le candidat républicain sur Truth Social.

« Il sera chez lui, en sécurité et avec sa famille. Vladimir Poutine, président de la Russie, fera cela pour moi, mais pour personne d’autre, et nous ne paierons rien ! », ajoute-t-il.

Donald Trump, qui sera opposé à l’élection de novembre au président démocrate Joe Biden, a exprimé par le passé son admiration pour M. Poutine, et s’est vanté de pouvoir mettre fin en un jour à la guerre en Ukraine, que la Russie a envahie il y a deux ans.

Reporter au Wall Street Journal, Evan Gershkovich, qui a aussi travaillé pour l’AFP à Moscou par le passé, a été arrêté par les services de sécurité russes (FSB) lors d’un reportage à Ekaterinbourg, dans l’Oural, en mars 2023.

Il est accusé d’espionnage, un crime passible de 20 ans de prison et d’une gravité inédite depuis la fin de l’URSS concernant un journaliste étranger.

Il rejette ces accusations, tout comme les États-Unis, son journal, ses proches et sa famille.

La Russie n’a jamais étayé ses accusations ni apporté publiquement d’éléments de preuve, et l’ensemble de la procédure a été classée secrète.

L’ambassadrice des États-Unis en Russie, Lynne Tracy, lui a rendu visite en prison jeudi. «  Il garde une attitude positive, attendant le début de la procédure judiciaire pour une affaire concernant un crime qu’il n’a pas commis », a indiqué l’ambassade dans un communiqué publié sur la plateforme Telegram.

« Nous demandons une fois de plus la libération immédiate d’Evan Gershkovich ».

Interrogé sur les propos de M. Trump, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé qu’« il n’y avait pas de contacts avec Donald Trump ».

« En ce qui concerne les contacts [américano-russes] sur la question des personnes incarcérées et condamnées, nous pouvons dire que ces contacts doivent être menés dans le plus grand secret. C’est la seule façon d’être efficace », a-t-il ajouté.

Les États-Unis et la Russie ont déjà procédé à des échanges de prisonniers par le passé, à l’issue de négociations secrètes.

L’administration Biden a déclaré fin 2023 qu’elle avait fait une « proposition importante » à la Russie pour libérer Evan Gershkovich, probablement dans le cadre d’un échange de prisonniers, mais que Moscou l’avait rejetée.

Ces dernières années, plusieurs citoyens américains ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines en Russie. Washington, qui soutient Kyiv face à l’armée russe depuis deux ans, accuse Moscou de vouloir les échanger contre des Russes détenus aux États-Unis.