(Racine) Rien à voir, selon lui, avec les « arnaques » de Donald Trump : Joe Biden a présenté mercredi un gros investissement technologique dans le Wisconsin, État crucial sur le plan électoral, à l’endroit même où son rival avait promis une usine géante, qui n’a pas vu le jour.

« Sous mon autorité, nous faisons des promesses, et nous tenons nos promesses », a asséné le président américain, en officialisant un projet de 3,3 milliards de dollars du géant Microsoft.

À six mois de la présidentielle qui l’opposera au magnat républicain de 77 ans, le démocrate de 81 ans s’est fait un plaisir de rappeler ce qui reste un ratage particulièrement retentissant du mandat de son prédécesseur.

Donald Trump « est venu ici […] avec une pelle dorée, au sens propre, pour promettre la “huitième merveille du monde”. Sans blague ? », a ironisé Joe Biden, en reprenant une expression en effet employée à l’époque par le républicain au moment de l’inauguration du site. « Ils ont creusé un trou avec ces pelles dorées et ils sont tombés dedans », s’est-il moqué.

En 2018, l’ancien président avait annoncé un énorme investissement du fabricant taïwanais de matériel informatique Foxconn, qui devait créer 13 000 emplois. Le projet n’a pas abouti.

« Foxconn s’est révélé n’être qu’une arnaque », a dénoncé le président américain, qui se présente comme le champion de la réindustrialisation.

Microsoft doit construire dans la localité de Racine, dans le sud-est du Wisconsin, un centre de serveurs et de services destinés à l’intelligence artificielle, qui va selon la Maison-Blanche générer 2300 emplois pour sa construction, puis 2000 emplois permanents.

PHOTO BRIAN SNYDER, REUTERS

Le président américain va annoncer un lourd investissement du géant Microsoft à Racine, une ville bordant le lac Michigan, là même où le magnat républicain avait promis la construction d’une usine géante du fabricant taïwanais de matériel informatique Foxconn.

« Tout ce que nous faisons ici […] dérive directement du travail de cette Maison-Blanche, de ce président, » a assuré pour sa part le président du groupe technologique américain, Brad Smith.

« Swing state »

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Joe Biden a lancé de gigantesques programmes d’investissements publics, dans les infrastructures, dans la transition énergétique et dans les industries de pointe.

Le Wisconsin, dont l’économie repose à la fois sur des exploitations agricoles et sur des activités industrielles concentrées autour du lac Michigan, fait l’objet d’une bataille électorale acharnée.

Un sondage de l’université Quinnipiac paru mercredi donne Joe Biden en tête dans le Wisconsin, avec 50 % des intentions de vote contre 44 % à Donald Trump en cas de duel entre les deux seuls candidats.

Mais l’écart se réduit à presque rien (40 % pour le démocrate et 39 % pour le républicain) en élargissant à trois autres candidats potentiels, dont Robert F. Kennedy.

Ce « swing state » fait partie avec l’Arizona (ouest) ou la Pennsylvanie (est) de la poignée d’États qui tiennent les clés de la présidentielle.

Ces États charnières peuvent pencher soit pour Joe Biden soit pour Donald Trump, là où d’autres sont considérés comme déjà acquis soit au républicain, soit au démocrate. Dans le Wisconsin, le démocrate avait par exemple devancé son rival de seulement 20 682 voix en 2020.  

Ce n’est pas un hasard si le Parti républicain a choisi de tenir sa convention d’investiture cet été à Milwaukee, dans le Wisconsin.

Le Parti démocrate a lui choisi Chicago, où Joe Biden doit aussi se rendre mercredi, pour lever des fonds.

La convention démocrate en août pourrait se dérouler dans une atmosphère tendue si le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se poursuit.