(Washington) De plus en plus de puissances étrangères cherchent à influencer l’élection présidentielle de novembre aux États-Unis, a prévenu mercredi la cheffe du renseignement américain, assurant toutefois que le pays n’avait jamais été autant prêt à faire face aux tentatives d’ingérence.

« Un nombre grandissant d’acteurs étrangers, dont des organismes non-étatiques cherchent à influencer l’élection », a déclaré la directrice du renseignement Avril Haines lors d’une audition au Sénat à ce sujet.

Parmi ces puissances, les plus importantes sont « la Russie, la Chine, et l’Iran », a-t-elle listé, précisant que la « Russie continue de constituer la menace étrangère la plus active » pour les élections américaines.

Par ailleurs, ces acteurs étatiques font de plus en plus appel à des entreprises privées pour mener des campagnes d’influence, rendant encore plus difficile la recherche des commanditaires, a-t-elle déclaré.

L’élection présidentielle de novembre, qui verra Joe  Bien et Donald Trump s’affronter une nouvelle fois, se tiendra dans une Amérique fortement polarisée et sous la menace de campagnes de désinformations renforcées par les montages perfectionnés (« deepfakes ») grâce à l’intelligence artificielle (IA).

Les avancées en matière d’IA permettent désormais la production de contenus à caractère politique de manière plus efficace et à plus grande échelle, avec des contenus adaptés à différents publics et en plusieurs langues, a détaillé Avril Haines.

Sur ce sujet, Mark Warner, le président de la commission du Sénat sur le renseignement, a déclaré avoir « peur que l’incapacité du Congrès à mettre en place des garde-fous au cours des huit dernières années ne pose un énorme problème ».

Les ennemis des États-Unis, dont le président Vladimir Poutine, « sont plus encouragés que jamais » à mener des campagnes d’ingérence, a-t-il assuré.

« Dans le cas de la Russie, Poutine a clairement compris qu’influencer l’opinion publique et les élections aux États-Unis est un moyen peu onéreux de saper le soutien américain et occidental à l’Ukraine », a-t-il ajouté.

Washington a sanctionné ces dernières années plusieurs ressortissants russes accusés d’avoir participé à des campagnes de désinformation au profit du Kremlin, notamment en lien avec l’élection présidentielle américaine de 2016 qui a porté Donald Trump à la Maison-Blanche.