Depuis le dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), nous sommes vigilants quant au suivi des recommandations de la part du gouvernement. En effet, nous nous sentons investis de la parole des plus de 4000 personnes qui sont venues nous partager leurs préoccupations.

Nous avons été parfois critiques, avons déposé des suggestions d’amendements au projet de réforme modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse, mais aujourd’hui, nous tenons à féliciter le ministre Lionel Carmant pour l’annonce de la mise en place d’un commissaire au bien-être et aux droits des enfants.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux

Cette recommandation phare était primordiale, car les enfants du Québec n’ont pas de voix et, sur la base de ce qui se fait ailleurs au Canada, nous avons proposé la création de cette fonction pour veiller à leur bien-être. Nous tenons à rappeler que nous avons aussi recommandé l’adoption d’une Charte des droits de l’enfant.

Ce qui nous réjouit doublement dans l’annonce du ministre, c’est que cette fonction a été créée de façon à ce que son indépendance et son impartialité soient garanties.

Le mandat en est un de représentation, de consultation et de prise de parole sur les enjeux que vivent les jeunes entre 0 et 25 ans. Le mandat inclut une participation étroite des enfants et des jeunes adultes. Aussi, il porte sur les besoins et le bien-être de tous les jeunes Québécois, de la petite enfance à la transition à la vie adulte, avec un regard particulier et bienveillant sur les besoins et les droits des enfants pris en charge par le DPJ et les enfants autochtones.

Le commissaire sera nommé par l’Assemblée nationale. Cela nous assure d’une nomination non partisane et d’une reddition de compte à l’ensemble des élus et de la population du Québec. Nous nous réjouissons de cette volonté de protéger l’indépendance du commissaire.

Le budget pour soutenir cette mission sera également voté par l’Assemblée nationale, ce qui est cohérent avec la nature du poste et la nécessité de donner au commissaire les moyens de remplir sa mission. Celui-ci aura besoin de tous les leviers et outils nécessaires à l’exercice de cette importante fonction.

Monsieur le ministre, vous venez de donner une voix aux enfants du Québec, rien de moins. Dorénavant, nous serons en droit d’attendre de ce commissaire et de son équipe des avis sur les mécanismes à consolider, à mettre en place ou à ajuster pour permettre à tous les enfants du Québec de développer leur plein potentiel.

En terminant, nous osons insister pour que le même soin soit accordé au processus de nomination du commissaire qu’à la définition de sa mission. Il est impératif que la première personne qui incarnera cette fonction le fasse avec diligence, engagement, créativité et compétence. Il ne faut pas rater ce rendez-vous historique qui donnera le ton pour de nombreuses années. Comme le dit l’adage populaire : « Nous n’aurons pas deux chances de faire une première impression durable. » Merci du geste que vous posez aujourd’hui.

* Les ex-commissaires de la CSDEPJ Gilles Fortin, Jean Simon Gosselin, Lesley Hill et Danielle Tremblay sont également signataires de cette lettre.

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