Adepte de cinéma asiatique, l'actrice française Catherine Deneuve, de retour à Hanoï pour le festival du film de la capitale vietnamienne et la présentation d'une version rénovée d'Indochine, revient sur ce «très grand souvenir de tournage», 25 ans après.

Réalisé par Régis Wargnier, ce film tourné au Vietnam et en Malaisie, est de nouveau dans les salles depuis le 19 octobre en France.

C'est «un très grand souvenir de tournage, une aventure vraiment formidable, humainement, professionnellement, sentimentalement. C'était un tournage très exceptionnel», explique Catherine Deneuve à l'AFP dans les murs du célèbre Hotel Metropole de Hanoï.

«C'était très rare que les films français se tournent à l'étranger et pendant si longtemps», relève l'actrice qui vient de fêter ses 73 ans.

Indochine est la dernière production française à avoir remporté l'Oscar du meilleur film étranger en 1993. Il vaudra aussi à Catherine Deneuve une nomination aux Oscars et un deuxième César de la meilleure actrice.

Ce drame se déroule dans l'Indochine française, ex-colonie française regroupant les pays que sont aujourd'hui le Vietnam, le Cambodge et le Laos, entre les années 1930 et 1950. Catherine Deneuve y incarne Eliane Devries qui dirige une plantation d'arbres à caoutchouc et vit avec sa fille adoptive Camille, princesse annamite orpheline.

Le charme d'Hanoï

Le tournage puis l'immense succès du film lui confère une place à part dans la longue carrière de Catherine Deneuve, qui a joué dans plus de 100 films et tourné avec François Truffaut, Luis Bunuel, Roman Polanski...

«Accompagner le film jusqu'aux Oscars et dans tous les pays, cela a été quelque chose de très particulier et d'assez rare pour une actrice», se souvient celle qui symbolise à l'étranger l'élégance française.

Et 25 ans après cette expérience rare, Catherine Deneuve a retrouvé le Vietnam avec plaisir et notamment Hanoï «une ville qui a beaucoup de charme».

«J'ai retrouvé l'avenue avec ses très belles maisons un peu délabrées et ses grands arbres avec les lianes qui tombent jusqu'au sol près du lac».

Première femme à avoir reçu en octobre le prix Lumière, distinction française qui marque une contribution exceptionnelle à l'histoire du cinéma, cette dernière estime que la carrière d'actrice est plus facile en vieillissant en Europe qu'aux États-Unis.

«Je ne dis pas que c'est facile en Europe mais on accepte quand même plus facilement de faire des films avec des femmes qui sont dans les rôles principaux et ont entre 40 et 50 ans, ce qui est quand même très rarement envisagé aux États-Unis».

Après une carrière de plus 50 ans, l'actrice, qui sera prochainement à l'affiche de Bonne pomme avec Gérard Depardieu, pense qu'il est important de «vieillir le plus gracieusement possible» mais de ne pas «être obsédé par son image». «Quand on est acteur ou actrice, c'est si facile de tomber dans le piège de ne plus penser qu'à ça».