(Berlin) Les organisateurs du festival de cinéma de Berlin ont exhorté jeudi Téhéran à laisser voyager deux cinéastes iraniens qui, selon eux, n’ont pas le droit de quitter leur pays alors qu’ils sont attendus à la manifestation ce mois-ci.

La Berlinale, qui commence le 15 février, a invité Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha à présenter leur nouveau film intitulé My Favourite Cake (Mon gâteau favori, NDLR), en compétition pour l’Ours d’or, la plus haute distinction du festival.

Mais les organisateurs du festival disent dans un communiqué avoir appris que les réalisateurs avaient « été interdits de voyage, s’étaient vu confisquer leurs passeports et étaient poursuivis par la justice pour leur travail d’artistes et de cinéastes ».

Les deux co-dirigeants de la Berlinale, Mariette Rissenbeek et Carlo Chatrian, se sont dits « choqués et consternés » par ces informations.  

Ils ont appelé les autorités iraniennes à « rendre leurs passeports aux deux cinéastes et à faire cesser toutes les restrictions » qui les empêchent de venir assister à la Berlinale.

« La Berlinale est un festival engagé pour la liberté de parole, liberté d’expression et liberté artistique pour tous les gens de par le monde », déclarent les organisateurs.

En octobre dernier, le quotidien réformateur iranien Arman Melli écrivait que Mme Moghaddam et M. Sanaeeha, qui voulaient se rendre en France, avaient été bloqués à l’aéroport par la police et avaient vu leurs passeports confisqués.

My Favourite Cake est l’histoire d’une femme qui en vieillissant sort de sa routine et rompt avec les restrictions imposées par une société profondément conservatrice.

Le film a été partiellement subventionné par la Berlinale, dans le cadre d’un programme assistant les réalisateurs du monde entier.

Le précédent film des deux cinéastes iraniens, intitulé Le pardon, un drame sur la peine de mort, avait été présenté à la Berlinale en 2021.

La Berlinale, connue pour ses engagements politiques, a une longue tradition de soutien des cinéastes iraniens dissidents.

Elle a ainsi attribué l’Ours d’or à un certain nombre d’entre eux comme Asghar Farhadi (Une séparation), Jafar Panahi (Taxi) et Mohammad Rasoulof (Le diable n’existe pas).  

Panahi et Rasoulof ont tous deux été emprisonnés et interdits de voyage.