À l’occasion de l’implantation de la cote sur 10 à La Presse, nous vous avons demandé quelle importance vous accordiez à la cote attribuée à une œuvre par la critique. Voici un échantillon de vos réponses.

« J’accorde une grande importance aux cotes des journalistes de La Presse. Je note dans un cahier depuis 20 ans tous les films qui ont eu une bonne critique et qui m’intéressent. J’ai ainsi retenu plus de 2500 films depuis 20 ans, pas tous des chefs-d’œuvre, on s’entend. Là-dessus, j’en ai vu au moins 2000. [...] Je dois être le seul qui fait ça... mais je vois du maudit bon cinéma. »

Daniel Bergeron

« La critique est un guide. Je sais avoir des avis souvent semblables à ceux des deux Marc, d’Émilie Côté et de Chantal Guy. Ainsi, quand leurs critiques sont favorables, cela conforte mes choix. Cela m’encourage aussi à aller à la découverte d’œuvres qu’ils apprécient. Cependant, la décision d’écouter, de regarder ou de lire une œuvre est aussi souvent guidée par le sujet traité, tout simplement. Parfois, ce sera notre seul statut de fan qui nous y poussera et, dans ce cas, les critiques ont peu d’influence. »

Kim O’Connor

« Je suis heureuse que vous passiez au système de note sur 10 pour les critiques, car un 3 étoiles sur 5 dans La Presse me laissait souvent perplexe : vais-je dépenser 12,50 $ pour aller voir ce film ? Oui, je prends le temps de lire chaque critique de film dans La Presse et oui, je m’attarde à la note attribuée, y compris les sites où ce sont les amateurs de cinéma qui attribuent la note. J’aime bien quand je sors du film en me disant : “Oui, ça valait bien le 6 [ou le 8] sur 10 qu’on lui a donné !” »

Sophie L. Lefebvre

« Quelle importance j’accorde aux cotes dans les critiques de produits culturels ? Mmmm... 7 sur 10. Ce n’est pas le premier facteur. Mon intérêt pour le sujet, l’histoire, la distribution, le réalisateur et le scénariste passent avant. Par contre, une cote de 5 ou moins est presque un gage que je ne consommerai pas ce produit, quels que soient ses artisans. C’est là que les cotes jouent un rôle économique (je n’ai pas les moyens d’aller tout voir, malheureusement). »

Claude Lacroix

« En général, je préfère lire les critiques seulement après avoir vu le film, histoire de comparer mes impressions à celle du (ou de la) critique. Il y a plusieurs raisons d’aller voir un film ou pas : les acteurs, le réalisateur, le sujet, la synchronicité de celui-ci avec l’actualité, ou juste le besoin du moment (réfléchir ou se divertir). Certains critiques sont quand même justes quand ils tiennent compte de ces différents points. Mais ça reste l’avis d’une seule personne, et personne n’a tout à fait le même regard ni les mêmes outils pour analyser un film. Vaut mieux se faire sa propre idée. Je préfère lire un article (ou écouter une entrevue) avec un réalisateur ou un acteur ou une actrice qui parle d’un projet qui lui tient à cœur. »

Normand Sénéchal

« J’aime lire les critiques. On apprend à les connaître. On comprend ce qu’ils aiment et ce qu’ils apprécient moins. Certains ont leurs fixations. En vieillissant, on se rend compte qu’on en beurre épais pour se rendre intéressant lorsqu’on est jeune. Par contre, lorsqu’on se relit après plusieurs années... Je lis La Presse, Médiafilm, The Guardian, Rotten Tomatoes et parfois Le Devoir. Après, j’ai une bonne idée si le film va me plaire. Même chose pour la musique, le théâtre et les livres. Il est important de s’informer. À moins d’aimer les surprises, bonnes ou mauvaises, comme la critique. J’en reviens pas encore que Cassivi ait aimé à ce point-là La graine et le mulet... Et puis Béla Tarr ! Come on ! »

Eric Arsenault

« Étant surtout un amateur de films d’horreur et de blockbusters, je sais que les critiques ne sont pas toujours tendres envers ces films, alors j’avoue que je n’en tiens pas toujours compte. Si la bande-annonce m’accroche, je me retrouverai fort probablement devant le grand écran pour le voir. »

Patrice Gagné

« Vous demandez quelle importance nous attribuons à la cote sur 10. Pour ma part, je n’y accorde aucune importance. C’est plutôt à la lecture de la critique que je me fais une idée sur une œuvre et je vais chercher au moins deux sources avant de choisir d’aller voir un film ou un spectacle. Je trouve que la cote est un raccourci simpliste pour se faire une idée sur une œuvre, tout comme les coups de cœur des librairies. On ne prend plus la peine de lire la critique, on regarde la cote. Ainsi, je préfère qu’il n’y ait pas de cote. »

Anne Dumouchel

« Trop souvent pour les cinéphiles aguerris, cette fameuse note. Trop souvent, j’aime les films à basse note, et je m’ennuie avec les films mieux notés. Ai-je si mauvais goût ? Non ! Les films ne sont pas tous faits pour être des chefs-d’œuvre, mais pour plaire à un large public, comme moi, le cinéphile moyen ! La critique la plus dure que j’ai lue concernait le film québécois 2 frogs dans l’Ouest, de Dany Papineau. Pourtant, ce film avait été à mes yeux un bijou, un réel divertissement. »

Alexandre Brissette