Notre envoyé spécial sur la Croisette fait un compte rendu des dernières nouvelles du Festival de Cannes.

Une Palme d’honneur pour Forest Whitaker

La première fois que Forest Whitaker, qui a reçu mardi pendant la cérémonie d’ouverture la Palme d’honneur, est venu à Cannes, c’était en 1988 pour son rôle de Charlie Parker dans Bird, de Clint Eastwood, qui lui avait valu le Prix d’interprétation masculine. « C’était la première fois que je rencontrais une reconnaissance internationale en tant qu’artiste, a-t-il rappelé en conférence de presse. C’était inouï. J’avais 27 ans, j’étais un jeune homme idéaliste, je n’avais jamais donné d’interview et ne savais pas comment répondre. Mais j’avais essayé de tout donner pour ce rôle. J’ai travaillé dur et j’ai reçu ici le plus beau cadeau que je pouvais espérer. Le Festival m’a permis d’être reconnu et respecté dans le monde entier. » Le comédien (Ghost Dog, The Last King of Scotland) et producteur, qui a créé en 2012 une fondation destinée à apporter du soutien et des formations face aux enjeux liés à la précarité, la sécurité et le climat, présente ce mercredi en séance spéciale le documentaire For the Sake of Peace, des réalisateurs Thomas Sametin et Christophe Castagne, tourné au Soudan du Sud.

Asghar Farhadi se défend

PHOTO STEFANO RELLANDINI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Asghar Farhadi, cinéaste iranien

Membre du jury de la compétition des longs métrages, le cinéaste iranien Asghar Farhadi a commenté publiquement pour la première fois, mardi en conférence de presse, la poursuite qu’il aurait intentée à une ancienne étudiante, Azadeh Masihzadeh, qui lui reproche d’avoir plagié son documentaire pour le scénario de son film Un héros, Grand Prix du jury à Cannes l’an dernier. Il a regretté la publication d’« informations incorrectes » laissant entendre qu’il avait été reconnu coupable, alors que le procès n’a pas encore eu lieu. « Mon film comme le documentaire de cette personne est inspiré d’un même fait divers qui s’était passé à Chiraz bien avant la classe cinéma, a-t-il déclaré. L’histoire de ce prisonnier avait été relatée par les journaux et les reportages de l’époque. Il appartient donc au domaine public. »

TikTok n’est pas du cinéma

PHOTO LOÏC VENANCE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Thierry Fremaux, délégué général du Festival de Cannes

Si le Festival de Cannes compte désormais parmi ses partenaires officiels le réseau social TikTok, il ne faudrait pas pour autant croire que le vénérable festival effectue un virage jeunesse. « Je ne suis pas obsédé par les jeunes ! Ce n’est pas un meilleur public qu’un autre », a précisé en conférence de presse le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux. Même si TikTok organise, dans le cadre du festival, une compétition mondiale de films courts intitulée #TikTokShortFilm, Thierry Frémaux ne considère ces vidéos de 30 secondes à 3 minutes comme « l’une des formes futures du cinéma ». TikTok serait un partenaire comme les autres, laisse entendre le délégué général, au même titre que France Télévisions, qui a remplacé cette année Canal+, allié de longue date du Festival. « Les médias, les réseaux sociaux n’ont rien à voir avec l’art et le cinéma, qui reste l’art ultime », estime Thierry Frémaux.