L’Office national du film retire le documentaire Inconvenient Indian de Michelle Latimer de la distribution et d’une projection prévue en janvier au festival du film Sundance.

La décision de l’ONF est annoncée après que l’identité autochtone de la réalisatrice a été remise en question, la semaine dernière. Michelle Latimer revendiquait dans sa notice biographique un « héritage algonquin, métis et français », de la Première Nation anichinabée de Kitigan Zibi, près de Maniwaki, mais une enquête du réseau anglais de Radio-Canada a remis en question cette prétention.

L’ONF indique mardi dans un bref communiqué qu’« après avoir obtenu l’avis des protagonistes autochtones du film Inconvenient Indian, le comité-conseil autochtone de l’ONF, de même que les partenaires de l’industrie, l’ONF, 90th Parallel Productions et le producteur Jesse Wente ont pris la décision de retirer le film de la distribution active ».

L’ONF affirme qu’elle poursuivra un dialogue au cours des semaines et des mois à venir avec les communautés autochtones « en vue de convenir d’une voie à suivre responsable pour le film ».

Inconvenient Indian avait connu un grand succès au plus récent Festival international du film de Toronto, en septembre, où le film a remporté deux des plus importants prix : meilleur long métrage canadien et prix du public. Le film devait être distribué au Canada en 2021 et projeté à Sundance en janvier.

Michelle Latimer, originaire de Thunder Bay, dans le nord de l’Ontario, connaissait aussi un beau succès cette année, à la télévision de CBC, avec la série Trickster, qu’elle a coscénarisée et réalisée. Mais face à la controverse entourant son « héritage algonquin », elle a annoncé lundi sur sa page Facebook qu’elle quittait le tournage de la deuxième saison.

« J’ai écouté ma communauté et j’ai le sentiment que s’éloigner de la production est la ligne de conduite appropriée, écrivait-elle. Je soutiens qui je suis et l’histoire de ma famille, mais je comprends aussi ce qu’on me demande. Je reconnais ma responsabilité de rendre des comptes à la communauté et à mes collègues artistes, et c’est pourquoi j’ai pris cette décision. »