(Téhéran) Le cinéaste Kambozia Partovi, scénariste du seul film iranien couronné par un Lion d’or à Venise, est mort mardi du nouveau coronavirus, a annoncé la Fondation Farabi, chargée de la promotion du cinéma de la République islamique.

Réalisateur et scénariste, Kambozia Partovi, 64 ans, l’un des « cinéastes influents du cinéma iranien pour enfants » est décédé à l’hôpital Dey à Téhéran, a écrit la Fondation dans un message de condoléances sur son site internet.

Né à Rasht, dans le nord de l’Iran, Partovi a commencé sa carrière en 1987 avec Mahi (« Poisson » en persan) et s’impose rapidement comme un représentant important d’un nouveau courant : le cinéma social pour enfants. Mais il ne s’est pas limité à ce genre.

En tant que scénariste, il a collaboré avec plusieurs réalisateurs iraniens de renommée internationale notamment Abbas Kiarostami, Jafar Panahi et Majid Majidi.

Il est à ce jour le scénariste le plus primé (quatre fois) par le Festival Fajr de Téhéran.

Partovi a coécrit le scénario de la superproduction Mahomet, réalisée par Majid Majidi et qui passe pour le long métrage le plus cher de l’histoire du cinéma iranien.

Le film, qui retrace l’enfance du prophète des musulmans avait été condamné comme « païen » et « hostile à l’islam » par les autorités religieuses de l’Arabie saoudite — rivale régionale de l’Iran chiite et tête de file d’un islam sunnite particulièrement rigoriste.

En 2000, Partovi est coscénariste du long métrage Le cercle, qui aborde la question des épreuves des femmes dans son pays et devient le premier film iranien — et à ce jour le seul — à remporter le Lion d’or de la Mostra de Venise.

Quelques années plus tard, son film Café transit, racontant l’histoire d’une veuve qui décide de reprendre le petit restaurant de bord de route que tenait son mari, est choisi pour représenter l’Iran aux Oscars 2007, mais il ne sera pas sélectionné par le jury de Hollywood.

En 2012, il avait réalisé clandestinement avec Jafar Panahi un long métrage intimiste, Pardé (Le rideau fermé), éloge des libertés individuelles, qui reçoit l’année suivante l’Ours d’argent du meilleur scénario à Berlin.

La République islamique avait alors protesté auprès des organisateurs de la Berlinale, leur reprochant d’avoir récompensé un film tourné sans « autorisation ».