Renault-Nissan n'exclut pas de vendre un jour en Europe sa voiture à 2500 dollars développée avec l'indien Bajaj, future concurrente de la Nano, la voiture «low-cost» du groupe indien Tata, a déclaré mardi Patrick Pelata, directeur général adjoint de Renault.

«Ce que (le patron de Tata) Ratan Tata a déjà indiqué, c'est qu'il était possible d'adapter la Tata Nano aux normes européennes, donc j'imagine que ce sera possible aussi pour notre voiture», qui porte le nom de code ULC, a dit M. Pelata lors d'une conférence téléphonique, au lendemain de l'annonce du lancement du programme.

Toutefois, «nous n'avons pas encore franchement travaillé sur ce sujet car je pense qu'il faut prendre les choses dans l'ordre», à savoir l'Inde et les autres pays émergents d'abord (Indonésie, Thaïlande, Amérique latine), a ajouté le responsable.

«La dernière question qui se posera pour nous, ce sera: est-ce qu'il y a du potentiel pour ce genre de voiture en Europe?, mais je pense que nous serons de toute façon devancés par Tata», a-t-il estimé.

«C'est clair, nous sommes en train de faire un compétiteur de la Nano», qui coûtera 2500 dollars comme l'ULC, a-t-il ajouté. Mais l'ULC est prévue pour début 2011 quand la Nano doit sortir dans le courant de cette année.

Début mars, Tata avait exclut la possibilité de lancer dans l'immédiat la Nano en Europe, sans exclure toutefois d'y lancer un jour une version haut de gamme.

Interrogé sur le coût du projet ULC, M. Pelata a indiqué que «l'investissement pour l'usine sera de plusieurs dizaines de pourcents inférieur» au coût de l'usine Renault-Nissan de Chennai.

Pour la conception, Renault apportera son «expertise» aux équipes de Bajaj concernant la plate-forme et la motorisation, tandis que Nissan fera de même pour la carrosserie, a précisé M. Pelata.

Interrogé sur les résultats de la Logan en Inde, la première voiture à bas coût de Renault, M. Pelata a indiqué qu'«on espérait un petit peu plus, on était vraiment trop ambitieux en volume», même si «elle marche bien».