Villes saturées, familles monoparentales, essence chère et souci climatique: les toutes petites voitures se sentent pousser des ailes au Salon de l'automobile de Genève, qui ouvre officiellement jeudi ses portes au public.

Dominant les allées du Salon, une énorme maquette de Fiat 500, comme gonflée à bloc, illustre le succès commercial de la petite dernière du groupe italien qui reprend les lignes de l'auto mythique des années 1950 et a décroché pour 2007 le titre de «voiture de l'année».  

Mais si le modèle 1957 était «la voiture de M. Tout-le-Monde, Fiat vise aujourd'hui une clientèle plus haut de gamme», confie Thomas Schneider, directeur de la marque italienne pour la Suisse. «Il y a un effet de mode comme pour Smart ou Mini il y a quelques années: on fait valoir qu'une petite voiture peut être cool».

 

M. Schneider voit aussi «une tendance lourde du marché qui pousse tous les constructeurs à lancer des petits modèles, du fait du manque de places de stationnement dans les villes et des bonus écologiques qui récompensent les modèles peu gourmands».

 

Depuis son lancement le 4 juillet, 50 ans pile après celui de son illustre devancière, la «Cinquecento», longue de 3,55 m, a connu un succès «beaucoup plus fort que prévu», selon M. Schneider, avec plus de 140 000 commandes reçues l'an dernier et une capacité de production qui doit être portée à 160 000 cette année.

 

«Le délai de livraison est de quatre à cinq mois en moyenne», relève-t-il. Le modèle de base est proposé aux alentours de 11 000 euros mais le prix grimpe rapidement avec les autres versions. Fiat va aussi relancer en juillet la Fiat 500 Abarth, une petite sœurs sportive aux accessoires personnalisés vendus au prix fort.

 

Une petite voiture rapporte moins qu'une grosse et les constructeurs cherchent à monter en gamme afin d'en augmenter la rentabilité, explique Peter Schär, directeur des relations extérieures de Peugeot Suisse.

 

Cette stratégie est clairement celle de Toyota, qui présente à Genève en première mondiale sa nouvelle «iQ», un modèle dont le lancement est prévu en fin d'année en Europe et au Japon.

 

Dans la course au minuscule, le premier constructeur mondial a pris une longueur d'avance sur ses concurrents avec ce véhicule de 2,98 m exactement.

 

«C'est la première voiture haut de gamme apte à transporter quatre personnes sous trois mètres», se flatte Philippe Boursereau, directeur de la communication de Toyota France.

 

Seule la Smart de Daimler fait mieux avec 2,74 m de long, mais elle ne transporte que deux personnes. Avec deux passagers à l'arrière, dont on se demande comment ils gagnent leur siège, l'iQ interdit toutefois tout bagage.

 

Toyota aspire à en écouler 100 000 par an en 2009, soit 1% de la production du groupe japonais, à un prix qui devrait s'approcher de celui de sa Yaris, pourtant plus longue de 77 cm.

 

«L'iQ est une voiture très bien équipée pour les gens qui recherchent un vrai modèle luxueux», selon M. Boursereau.

 

Renault suit la même stratégie avec le lancement à Genève de sa Twingo (3,60 m) en version sport.

 

À l'autre bout de la gamme, l'indien Tata fait fureur à Genève avec sa Nano, la voiture la moins chère du monde qui sera lancée courant 2008 sur son marché national pour 2500 $.

 

Avec 3,10 m de long, ce modèle quatre portes gagne comme l'iQ en hauteur ce qu'il perd en longueur, d'où une allure de pot de yaourt. Elle est «suffisamment spacieuse pour transporter une famille», assure le directeur de la communication de Tata, Debasis Ray.

 

Le 78e Salon de Genève ferme ses portes le 16 mars au palais des expositions.