La vitesse et l'alcool. L'alcool et la vitesse. Depuis des semaines; des mois; des années, on tape sur le même clou, sans jamais véritablement l'enfoncer. Le message ne passe pas? Ne passe plus? Le problème, c'est le marteau (de la répression) ou bien la planche (la tête dure de plusieurs automobilistes). Un peu des deux sans doute, mais la planche est dure; mais vraiment dure.

La vitesse et l'alcool. L'alcool et la vitesse. Depuis des semaines; des mois; des années, on tape sur le même clou, sans jamais véritablement l'enfoncer. Le message ne passe pas? Ne passe plus? Le problème, c'est le marteau (de la répression) ou bien la planche (la tête dure de plusieurs automobilistes). Un peu des deux sans doute, mais la planche est dure; mais vraiment dure.

Sans perdre de vue ces deux problématiques, n'est-il pas temps de consacrer plus d'effort à la formation des nouveaux conducteurs et de servir une bonne dose de civisme à bon nombre d'automobilistes qui se trouvent déjà sur la route? Dieu que nous conduisons mal parfois! Évidemment, ce n'est pas de notre faute. C'est la faute à l'industrie automobile, tiens. Si l'habitacle de nos véhicules était moins bien insonorisé, peut être aurions-nous plus conscience de la vitesse à laquelle nous roulons. Si les aides à la conduite n'existaient pas, peut serions-nous plus attentifs aussi. Ces capteurs de stationnement, d'angles morts ou encore ce régulateur de vitesse qui maintient une distance raisonnable avec le véhicule qui nous précède et qui a l'autorité de freiner à notre place servent finalement à endormir la méfiance légitime que nous devions développer. Et les clignotants automatisés, c'est pour bientôt messieurs les constructeurs?

À quoi bon corriger nos faiblesses, à parfaire notre comportement, la responsabilité repose sur notre véhicule, non? Rassurez-vous, nous n'avons rien à nous reprocher. Pas la moindre faute d'inattention. Au volant, nous sommes toujours concentrés, pas vrai? Pourtant ce n'est pas ce que rapportent les médias quotidiennement. Le récit de certains accidents de la route débute souvent ainsi: «Selon les témoins oculaires de l'accident, le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule....». L'expression est, elle-même, surprenante. Elle induit qu'une voiture pourrait être un engin autonome capable d'échapper, par sa seule volonté, au contrôle de son conducteur. Je crois plutôt qu'elle traduit l'incapacité de la majorité, insuffisamment formés (ou simplement distraits, pressés, etc.) à faire face à des situations exceptionnelles et à réagir correctement devant l'obstacle.

Nos véhicules s'améliorent; pas nous. Pour preuve, au cours de la dernière semaine, j'ai émis des contraventions imaginaires. J'en ai remis un à la conductrice d'une Volvo S40 garée en double sur Côte-des-Neiges à Montréal, dans l'attente d'une amie qui se trouvait dans une boutique. J'en ai remis une aussi au conducteur d'une Chrysler qui, à la dernière minute a forcé son passage dans une voie pour ne pas avoir à faire la file comme les autres. Je me suis également mis à rêver d'en remettre une - mais avais-je le droit? - à ce conducteur (ou était-ce un disc jockey?) pour avoir tenté de me (nous) faire apprécier What I've done, un des plus récents succès de Linkin Park. Ah oui, j'en ai remis une à tout ceux et celles qui circulent avec un portable visé à l'oreille. Ces derniers, je le sais, ne contreviennent à aucune Loi. J'arrête ici, la liste est trop longue et je suis convaincu, vous devez en vous aussi en avoir long à dire sur le comportement des automobilistes. Peut-être qu'il vous arrive, à vous aussi, de rentrer à la maison en vous disant que n'eut été de votre vigilance, il y aurait eu froissement de tôles; ou pire encore, des victimes, même si celles-ci ne sont pas toujours innocentes. Prudence. C'est l'été.

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