Les motos de l'UIMMQ, des KTM Aventure 950 spécialement équipées, agiront là où les ambulances n'ont normalement pas accès. «J'ai déjà vu ça en Europe, où ça existe depuis longtemps, explique Daniel Massé, un militaire à la retraite qui a décidé d'importer l'idée au Québec. Ça fait trois ans que je travaille sur le dossier. La mission que l'on s'est donnée est d'intervenir en urgence médicale avec des professionnels de la santé à moto pour couvrir des événements de masse à l'échelle du Québec.»

Les motos de l'UIMMQ, des KTM Aventure 950 spécialement équipées, agiront là où les ambulances n'ont normalement pas accès. «J'ai déjà vu ça en Europe, où ça existe depuis longtemps, explique Daniel Massé, un militaire à la retraite qui a décidé d'importer l'idée au Québec. Ça fait trois ans que je travaille sur le dossier. La mission que l'on s'est donnée est d'intervenir en urgence médicale avec des professionnels de la santé à moto pour couvrir des événements de masse à l'échelle du Québec.»

Les bécanes, que l'on a pu voir aux salons de la moto de Québec et de Montréal, sont munies exactement des mêmes équipements qu'une ambulance, mais en plus petits formats. C'est-à-dire le matériel de trauma, d'oxygénothérapie, un kit d'accouchement, les outils pour traiter les coups de chaleur, défibrillateurs, stéthoscopes, etc. Tout cet équipement, évalué à 5000 $, tient dans trois sacoches rigides et un sac de réservoir. Évidemment, le transport de blessés est réservé aux ambulances traditionnelles. «On agit comme premiers intervenants, affirme M. Massé. On veut faire le lien avec les ambulanciers de façon mobile et rapide.»

Ce n'est donc pas n'importe qui qui peut s'improviser membre de l'UIMMQ. Il faut d'abord que le candidat soit médecin, infirmier ou intervenant paramédical. Il faut ensuite être un motocycliste aguerri. À ce sujet, M. Massé, lui-même instructeur moto, compte donner une formation s'inspirant des cours suivis par les policiers motards. Et ceux qui ne pourront pas atteindre ce niveau de compétence seront recalés.

La formation d'une douzaine de candidats doit commencer très bientôt. À la base, trois intervenants sont associés à chaque moto, ils se relayeront selon les événements et leurs disponibilités. Les équipes travailleront toujours en tandem, à l'instar des ambulanciers traditionnels. Une première équipe de deux motos est prêtes à prendre la route, mais on espère pouvoir compter sur deux autres d'ici la fin de la belle saison. «Notre objectif ultime serait d'avoir huit motos d'ici trois ans, soit 24 intervenants, espère M. Massé. Ce qu'on fait est regardé par beaucoup de monde au Québec. Si c'est concluant, ça va prendre de l'expansion ; on innove, on débroussaille au Québec pour faire la preuve que ça fonctionne.» Pense-t-on à étendre la formule à l'extérieur de la province ? «Certainement, mais je reste très terre-à-terre», assure-t-il.

Première sortie le 26 mai

L'UIMMQ compte évidemment sur l'appui des organismes gouvernementaux comme la Société de l'assurance automobile et les différentes régies régionales de la santé pour accélérer sa mise en place, jusqu'à maintenant financée uniquement par des investisseurs privés. Bonne nouvelle toutefois, la SAAQ est sur le point de reconnaître les motos de l'UIMMQ comme véhicules d'urgence. L'autre objectif est d'intégrer les motos au service 911, ce qui ne saurait tarder, selon M. Massé.

L'UIMMQ sera présente dans au moins une dizaine d'événements à travers la province, cet été. Daniel Massé est en pourparlers avec la direction d'une demi-douzaine d'autres. Les KTM de l'unité prendront la route pour la première fois le 26 mai à l'occasion de la randonnée «Motocyclistes en route pour les enfants», un événement de financement pour la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Les randonnées à moto sont évidemment un naturel pour l'UIMMQ, mais on vise aussi les marathons, les courses cyclistes et les gros rassemblement de foule. Pour des activités comme des raids en vélo de montagne, on songe même à former les intervenants pour qu'ils puissent enfourcher des moto-cross, emportant leur matériel médical dans des sacs à dos.

Pour Daniel Massé, il s'agit de conjuguer sa passion de la moto avec celle des soins de santé.

«Ça va attirer des gens et donner une nouvelle image de la moto. Et si on sauve une vie, ça va valoir la peine.»