Les partis de l'opposition lui reprochent de ne pas s'attaquer aux récidivistes. C'est vrai. Il y a sans doute là matière à réfléchir encore avant d'appliquer des mesures efficaces, mais il y a d'abord urgence de lever le pied; de baisser le coude aussi. Et de veiller à ne pas rééditer les erreurs du passé en rendant de nouveau obligatoire les cours de conduite.

Les partis de l'opposition lui reprochent de ne pas s'attaquer aux récidivistes. C'est vrai. Il y a sans doute là matière à réfléchir encore avant d'appliquer des mesures efficaces, mais il y a d'abord urgence de lever le pied; de baisser le coude aussi. Et de veiller à ne pas rééditer les erreurs du passé en rendant de nouveau obligatoire les cours de conduite.

Reste à souhaiter que ces derniers seront profondément révisés et mettront davantage l'accent sur la responsabilité et le privilège liés à l'obtention de ce petit document bleu plastifié qu'à l'art de changer une roue, comme on l'enseignait à mon époque par exemple.

On tape beaucoup sur les jeunes conducteurs ces derniers temps, mais il faut se garder de généraliser. Certains sont très bons. Très responsables aussi. Ils n'en seront que meilleurs à la sortie des classes et ne s'offusqueront pas de compter moins de points d'inaptitude. Là où le bât blesse: pourquoi seulement les automobilistes de 23 ans ou moins? Pourquoi ne pas imposer, pour une période similaire, cette mesure à l'ensemble des nouveaux conducteurs? Aussi, pourquoi ne retrouve-t-on, dans la série de mesures annoncées par la ministre, rien pour forcer les autres automobilistes (les vieux, comme se plaît à me rappeler mon petit voisin) à suivre une formation continue ou encore passer un examen tous les cinq ou 10 ans?

On ne peut pas tout faire en même temps, c'est vrai, mais la ministre devrait toutefois clarifier certains points et pas seulement nous dire si les radars photo seront cachés ou pas. Il serait plutôt souhaitable que madame la ministre s'assure que la tolérance des différents corps policiers de la province soit bien la même. Il est impératif, une fois pour toutes, de connaître les vraies règles du jeu et que celles-ci soient observées par tous.

Par exemple, si la limite de vitesse sur l'autoroute Jean-Lesage est de 100 km/h, alors que celle-ci soit appliquée en tout temps, pas spécialement les jours fériés, comme c'est le cas actuellement. C'est tolérance zéro ou pas? Le message doit être on ne peut plus clair, sans quoi ces mesures auront l'air dans l'opinion publique de ne servir qu'à nourrir l'insatiable appétit financier du gouvernement.

La surveillance électronique au feu rouge? Pas de problème. C'est juste et l'argument mollement défendu par l'un des partis de l'opposition à l'effet «que l'instauration d'une surveillance électronique aux feux rouges augmente le nombre d'accidents puisque des conducteurs qui ralentissent brusquement en apercevant les caméras se font emboutir à l'arrière par les véhicules qui suivent» ne tient pas la route. Comme l'ensemble des autres arguments qu'il a avancés, d'ailleurs. Un arrêt obligatoire, ce n'est pas une lichette sur la pédale de frein, c'est clair, non? Même chose pour l'alcool, si la mesure est bien sûr adoptée.

Utilisation du cellulaire au volant? Trois points d'inaptitude et une amende de 80$ si la police vous surprend en train de faire la conversation dans votre auto, à moins d'utiliser un dispositif «mains libres», témoigne d'un manque de courage politique. Des études ont déjà démontré que ce n'est pas de conduire d'une main qui pose véritablement problème, c'est d'avoir l'esprit ailleurs.

La ministre a fait son bout de chemin. Les corps policiers doivent faire leur bout de chemin. Et les municipalités aussi. Pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour revoir de fond en comble le synchronisme des feux de circulation sur leur territoire? Près de chez moi, la limite de vitesse imposée est de 50 km/h. En respectant scrupuleusement cette vitesse, rien à faire, tous les feux tournent au rouge. À 70 km/h, ils sont tous verts. Pourquoi ne pas encourager le respect du code de la route en les synchronisant correctement? Pourquoi chercher à freiner le flux de circulation et polluer encore davantage votre localité?

Jacques Duval se raconte

Jacques Duval n'a plus besoin de présentation? Pourtant si. Jacques Duval a eu plusieurs vies. Pour ma génération et celles qui ont suivi, il était Monsieur Automobile en personne. Chroniqueur automobile chevronné, mais redouté par l'industrie, Jacques Duval a également largement contribué, à ses débuts, à propulser dans l'ombre ou la lumière plusieurs artistes de la «chanson canadienne».

Animateur de radio, disc-jockey, il fut même à l'époque du duo Pierre-Jac, maître de la transmission de pensées. Jacques Duval a connu cette époque bénie «où tout est encore possible».

Présenté à l'époque comme le démon du disque et de la vitesse, Jacques Duval nous fait revivre avec amusement ses années fofolles (les cabarets, Expo 67, la course automobile, etc.), mais jette aussi un regard critique sur la profession de journaliste automobile, qu'il considère aujourd'hui rongé par «la médisance et la suspicion».

Dans cette autobiographie de 599 pages, il se livre sur tout: de la création à la vente du Guide de l'auto en passant par les femmes et sa lutte contre le cancer, tout y passe. On y découvre un être beaucoup plus attachant qu'il ne le laisse transparaître en public, mais aussi l'image d'un homme à qui la vie a beaucoup donné, mais aussi beaucoup repris.

De Gilbert Bécaud à Enzo Ferrari, Jacques Duval, Québec-Amérique