(Paris) Un premier radar destiné à contrôler le bruit des véhicules a été inauguré lundi à Paris, où un deuxième entrera en action mardi pour une phase de tests sans verbalisation de trois mois dans le cadre d’une expérimentation nationale s’étalant jusqu’en 2024.

L’appareil comprenant deux « méduses », ces modules à quatre micros captant les émissions sonores dans toutes les directions, et deux caméras a été fixé sur un lampadaire de la rue d’Avron (XXe, est), un faubourg avec une importante circulation à double sens.

L’autre radar parisien est installé rue Cardinet (XVIIe), dans le nord-ouest de la capitale.

La Ville de Paris fait partie des sept collectivités, avec les métropoles de Nice et Toulouse, les communes de Bron (Rhône), Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) et la communauté de communes de la Haute Vallée de Chevreuse (Yvelines), qui participent à cette expérimentation.

Dans un premier temps, ces huit radars sonores sont testés sans constatation d’infractions, avec un niveau sonore maximal fixé à 90 décibels.

« Les poids lourds, par exemple, sont autorisés à émettre jusqu’à 84 décibels », a comparé Fanny Mietlicki, la directrice de l’Observatoire du bruit en Ile-de-France (Bruitparif), qui a fabriqué le radar de la rue d’Avron.

Jusqu’ici, le niveau sonore maximal était propre à chaque véhicule, et inscrit sur sa carte grise. Seuls des contrôles à l’arrêt permettaient aux forces de l’ordre de vérifier sa conformité.

La verbalisation commencera lors de la seconde phase d’expérimentation, prévue à partir du printemps 2023 après homologation des radars. Les propriétaires de véhicules trop bruyants devront alors s’affranchir d’une amende forfaitaire de 135 euros, minorée à 90 euros en cas de paiement dans les quinze jours.

« Le bruit routier représente une perte de huit mois d’espérance de vie en bonne santé pour tous les Parisiens, une moto débridée qui circule la nuit peut réveiller jusqu’à 10 000 Parisiens »,  a souligné Dan Lert, l’adjoint (EELV) de la maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la transition écologique.

Ces radars sonores répondent « à une attente », a estimé l’adjoint à la voirie David Belliard (EELV), qui se félicite de la fin d’un « angle mort des politiques publiques ».

Les nuisances sonores liées au trafic routier sont « principalement occasionnées par les deux-roues motorisés, souvent débridés, un peu trafiqués », a souligné l’adjoint (PS) à la sécurité Nicolas Nordman.

« La différence entre ce qui est autorisé par la carte grise et ce qu’on constate dans les rues, c’est ce qui est mesuré par les sonomètres », avec lesquels la police municipale parisienne verbalise déjà.