(Le Mans) Arrivée boostée par sa victoire au Grand Prix de Hongrie de F1 début août, Alpine, troisième des 89e 24 Heures du Mans dimanche, a profité de la course pour séduire le public, même si son avenir en endurance est incertain.

Il suffisait de regarder le « village » du circuit de la Sarthe, où les spectateurs se côtoient entre restaurants, buvettes et boutiques, pour s’apercevoir de l’opération de grande envergure menée par la marque tricolore.

Un peu partout, les drapeaux aux couleurs d’Alpine flottaient, distribués par milliers par la marque.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS MONIER, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le pilote français Nicolas Lapierre au volant de son Alpine A480 Gibson Hypercar.

« C’était magnifique de voir tous les supporters avec les drapeaux le long de la piste », appréciait le pilote français Matthieu Vaxiviere en conférence de presse d’après-course.

La boutique a aussi attiré, comme l’exposition de la copie de la N.36 qui participait pour la première fois aux 24 Heures du Mans dans la catégorie reine des Hypercars ce week-end.

En décrochant la troisième place avec sa LMP1 non hybride adaptée, Alpine a assumé son statut d’aspirant derrière les intouchables Toyota : « Pour une première, on peut être fiers », a dit Matthieu Vaxiviere.

La saison en championnat du monde d’endurance (WEC) avait déjà été prometteuse après ses deuxièmes places à Monza en juillet et Spa-Francorchamps en mai et sa pole position à Portimao.

Surtout l’engouement est entretenu depuis le 1er août et la victoire en Formule 1 d’Esteban Ocon lors du GP à Budapest, la première de l’écurie française depuis 2008 et Fernando Alonso vainqueur au Japon.

Quel avenir en Endurance ?

« Ça a donné un coup de projecteur à la marque », admet Gilles Gothereau, directeur de la communication d’Alpine, qui explique avoir voulu « célébrer avec le public ».

Ce succès ne pouvait que bien tomber avant les 89e 24 Heures du Mans, et Alpine a aussi fêté cette mise en lumière avec une parade de ses véhicules une heure et demie avant le départ samedi, en présence d’Ocon et Alonso, qui a fait rouler une F1 pour la première fois autour du circuit sarthois.

Un hommage à Jean-Pierre Jaussaud, vainqueur avec l’écurie française en 1978 au Mans et décédé en juillet, a également été rendu.

Avant le podium réalisé par le Brésilien André Negrao, Vaxiviere et Lapierre, le PDG Laurent Rossi n’avait pas caché vendredi l’attachement de la marque au Mans et à l’endurance, « complémentaire » selon lui à la F1.  

L’idée d’une participation dans les années à venir en Hypercar ou en LMDh, les deux types de véhicules engagés dans la catégorie reine à partir de 2023, n’a cependant « pas encore été prise ».

Ce sera le cas dans les mois à venir, mais Alpine « ne sera pas prête » pour une participation dans la catégorie des Hypercars d’ici 2022. De plus Laurent Rossi souhaite participer en ayant « une chance de gagner ».

Pour le moment, Alpine n’est pas autorisé à revenir au Mans en LMP1, puisque la réglementation l’interdit. Un sujet qui pourrait être discuté avec l’Automobile club de l’Ouest, organisateur de la course mancelle.