Fier amoureux de la langue française, Boucar Diouf sera le porte-parole des Rendez-vous de la francophonie qui se tiendront du 9 au 25 mars.

«J'ai un rapport particulier avec le français, dit-il. Il m'a permis de vivre tous mes rêves. Je viens d'une famille analphabète, mais mon père a eu la générosité de m'envoyer à l'école. J'ai beaucoup sillonné les communautés francophones du Canada qui sont encore plus vulnérables que le Québec. Pour ces deux raisons, j'ai aimé qu'on me demande d'être porte-parole de cet évènement.»

Une 14e présentation qui se déroulera sous le signe de l'humour avec la mise en place d'un concours avec l'École nationale de l'humour ainsi qu'un gala intitulé La francophonie s'éclate animé par Boucar Diouf et dédié à la langue de Molière.

«À partir du 9 mars, il sera possible de voter pour l'une des 20 capsules humoristiques conçues par des finissants de l'ENH sur le site www.rvf.ca. On organise aussi un gala à Ottawa qui sera diffusé sur TV5 avec des humoristes comme Christopher Hall, Jean-Thomas Jobin et Julien Tremblay. Ça sera un spectacle bilingue dans lequel je ferai aussi deux numéros», précise Boucar Diouf.

Celui qui avait troqué la biologie contre l'humour reviendra très bientôt à ses premières amours avec un tout nouveau spectacle dans lequel il changera de registre.

«Je me suis fait connaître en parlant de la langue et de la diversité culturelle, mais je suis biologiste. Ça fait quatre ans que je cherche à ramener la science dans ma vie, et j'ai décidé de faire un spectacle d'humour abordant la sexualité humaine sous la loupe d'un scientifique. Je veux aussi permettre aux spectateurs de poser des questions pendant la seconde partie du spectacle, comme si on était dans un cours. Je travaille aussi sur un bouquin qui accompagnera le spectacle. Je pense que je vais l'appeler: Connaissez-vous cet être qui pète sous vos draps?»

Boucar Diouf commencera bientôt la lecture de ses textes au cégep Édouard-Montpetit qu'il testera sur quelques privilégiés.

«L'année prochaine, c'est sûr qu'on va entendre parler de mon nouveau spectacle!», conclut l'humoriste qu'on retrouvera, à partir du 9 avril, à Radio-Canada, dans la version estivale de son émission Des kiwis et des hommes.

Si vous étiez une chanson?

Mon pays de Gilles Vigneault, qui est pour moi l'hymne à la tolérance et à l'ouverture sur le monde.

Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

Dans le roman Pêcheur d'Islande de Pierre Loti. C'est le livre qui a changé ma vie. Je suis devenu océanographe parce que j'ai lu Pierre Loti quand j'étais adolescent. Il y raconte les tribulations des marins bretons dans la mer du Nord sur fond d'histoire d'amour.

Quels étaient votre premier livre et votre premier disque?

Les premiers bouquins qui ont aiguisé mon sens de l'humour sont les Picsou de Disney. On se les échangeait au village, au Sénégal, et quand quelqu'un en avait un nouveau, on allait négocier pour le louer. Sinon, j'ai découvert la musique moderne avec Youssou N'Dour.

Quelle est votre citation favorite?

«Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous empruntons celle de nos enfants.» Certains l'attribuent à Saint-Exupéry, mais c'est un proverbe africain.

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, quelle profession feriez-vous?

Enseignant. Quand j'enseignais, je montais sur l'estrade pour partager ce que je connais avec les étudiants. Quand je fais un spectacle, je monte sur scène pour partager ce que je suis avec les gens.

Quelle est votre plus mauvaise habitude?

Je joue avec mes cheveux partout et tout le temps. Je crois que j'ai pogné ça dans mes cours de mathématiques où je ne comprenais rien.

Quel est votre dernier coup de coeur?

Isabelle Boulay. Elle me touche beaucoup. Quand elle a commencé à chanter du country, j'ai trouvé ça extraordinaire. Elle a une charge émotive que personne n'a.

Quel est votre dernier coup de gueule?

J'aimerais qu'on crisse Abdoulaye Wade, le président du Sénégal, dehors, lui et toute sa famille, pour lui dire que le pays n'est pas une propriété privée. Vous ne savez pas à quel point ça m'habite et ça me touche.

Quel est votre rêve le plus fou?

J'aimerais un jour faire de la politique dans un parti pancanadien pour la protection des minorités francophones.

Voyez Boucar Diouf sur le divan en vidéo sur la presse.ca