Les unions, qu’ossa donne ? Plongée dans le mouvement syndical

La CSN — pour Confédération des syndicats nationaux — a 100 ans cette année. La documentariste Hélène Choquette saisit l’occasion pour raconter l’histoire du mouvement syndical au Québec dans un film qui emprunte son titre à un monologue d’Yvon Deschamps : Les unions, qu’ossa donne ?

« La Révolution tranquille n’a pas commencé par le gouvernement de Jean Lesage ni par les élus. Elle a commencé par le peuple. Asbestos en est l’exemple. C’est le début de la Révolution tranquille sur le plan industriel, sur le plan syndical, c’est clair », dit l’historien Donald Cuccioletta, dans Les unions, qu’ossa donne ?

Son propos, situé dans un segment racontant la violente grève de l’amiante de 1949, illustre bien le projet de la documentariste Hélène Choquette : relater l’histoire du mouvement syndical au Québec tout en montrant les avancées sociales rendues possibles grâce à ces luttes, qui dépassent largement les conditions de travail et les salaires.

La naissance du mouvement ouvrier

Le documentaire raconte, à travers des entrevues avec de nombreux historiens ainsi que des documents d’archives, la naissance du mouvement ouvrier à partir de la fin du XIX^e siècle et s’attarde, au début du XX^e, à la place qu’occupe l’Église dans cette mouvance. L’ancêtre de la CSN, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, est en effet un syndicat confessionnel et le demeurera jusqu’en 1960.

Les unions, qu’ossa donne ? souligne les interactions constantes entre les conditions de travail, l’économie, la politique (Duplessis était farouchement antisyndical) et les luttes des travailleurs, qu’ils soient au service d’une société minière étrangère ou d’un employeur local, comme Dupuis Frères. Hélène Choquette met aussi beaucoup l’accent sur l’action des femmes dans le mouvement syndical, qui ont porté des idées à la résonance large comme le congé de maternité, les garderies et l’équité salariale.

Lundi, 19 h, sur Savoir Média.